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Credits image : Markus Spiske / Unsplash

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Microciblage politique : de Facebook aux brigands des données

« Qui vole un œuf, vole un bœuf » et Facebook semble aller au-delà, ciblant vos données politiques pour ses publicités sans votre consentement explicite. L’association de défense de la vie privée noyb monte au créneau, déposant six plaintes auprès de la commission de protection des données de Berlin, visant chaque parti politique allemand lors des élections fédérales de 2021. Ils seraient tous coupables, sans distinction de couleurs politiques, d’avoir violé le RGPD en matière de traitement des données personnelles via la plateforme publicitaire de Facebook.

Le problème est que le RGPD classe les opinions politiques comme « catégorie spéciale de données » avec des conditions de traitement plus strictes. Or, selon noyb, ni Facebook, ni les partis politiques concernés n’ont obtenu le consentement explicite des utilisateurs dont les informations ont été traitées. Ceci constituerait donc une violation du RGPD.

Noyb accuse l’ensemble des partis politiques allemands d’avoir enfreint le RGPD lors des élections fédérales de 2021.

Au-delà de la question légale, la pratique du microciblage des publicités politiques pourrait nuire à la démocratie elle-même en rendant plus difficile la responsabilisation des dirigeants sur leurs propos. Les partis politiques peuvent ainsi payer Facebook pour diffuser une multitude de messages différents, parfois même contradictoires, sans assumer publiquement la véracité de leurs promesses.

Les scandales ne manquent pas dans ce domaine (on pense par exemple à l’affaire Trump et Cambridge Analytica), mais il doit être reconnu que les législateurs sont souvent réticents à s’attaquer sérieusement au problème. Récemment, la Commission européenne a proposé des limites et une meilleure transparence pour les publicités politiques, mais il reste à voir où en sont les législations à ce sujet.

Jouant sur tous les tableaux, noyb espère que ces plaintes, déposées au nom de cinq citoyens allemands dont les données ont été exploitées sans consentement, permettront de changer les choses, soit par le biais de l’intervention des régulateurs, soit en passant par la Cour de justice européenne.

En attendant, souhaitons que les politiciens prennent conscience des enjeux liés à la protection des données et cessent de jouer les « voleurs d’œufs »… pour éviter de devenir des brigands.

Source : Techcrunch

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