« C’est en forgeant qu’on devient forgeron. » Et bien, pour le secteur de la technologie, cela n’a jamais été aussi vrai. IntegrityNext, une start-up basée à Munich, vient de lever 100 millions d’euros pour une plateforme plutôt inédite : aider les entreprises à garder un œil sur leurs fournisseurs en matière de respect des règles environnementales et de gouvernance (ESG).
Investi par l’unique acteur EQT Growth, les fonds serviront à développer et promouvoir la plateforme qui est déjà utilisée par de nombreux clients aux États-Unis et en Europe. Les entreprises pourront ainsi mieux maîtriser leur chaîne d’approvisionnement et s’assurer que leurs fournisseurs respectent les règles imposées par la réglementation, mais également celles qu’elles ont elles-mêmes fixées.
IntegrityNext lève 100 millions d’euros pour aider les entreprises à surveiller le respect des règles environnementales et de gouvernance par leurs fournisseurs.
Le système développé par IntegrityNext repose sur une base de données comprenant des informations accessibles au public et des contacts réguliers avec les entreprises de la chaîne d’approvisionnement. Les clients ont alors plusieurs options : exiger à leurs fournisseurs de changer leurs pratiques, en changer carrément, mener des enquêtes plus approfondies ou ne rien faire du tout.
Outre la prise de conscience croissante du public, de plus en plus d’entreprises cherchent à s’assurer de la conformité aux réglementations ESG, parfois même sous la pression des autorités. Par exemple, en Allemagne, les entreprises de plus de 3 000 salariés sont tenues de fournir des rapports sur leur conformité en matière d’ESG sous peine de sanctions. Ce seuil sera même abaissé à 1 000 employés d’ici 2024.
IntegrityNext n’est pas la seule entreprise à s’être emparée de cette opportunité. D’autres acteurs, tels que Worldfavor, Prewave et Sesamm, développent également des solutions pour aider les entreprises à surveiller leurs fournisseurs en matière d’ESG, tandis que Salesforce ajoute des fonctionnalités de surveillance des fournisseurs dans le cadre de son offre de développement durable.
Au final, certaines entreprises considèrent ces réglementations comme un avantage concurrentiel, tandis que d’autres s’en plaignent et cherchent à freiner leur développement. Mais comme le dit si bien Martin Berr-Sorokin, CEO de IntegrityNext : « Même si la réglementation est repoussée, nous avons encore les tendances de notre société et les bonnes pratiques des entreprises. »
Alors, que ce soit à la force du poignet ou grâce à l’ironie de la situation, IntegrityNext réussit à forger un pont entre les entreprises et la gouvernance durable. En somme, c’est en forgeant qu’on devient écolo !
Source : Techcrunch