« Qui modère les modérateurs ? » pourrait être la question que l’on se pose après les récentes péripéties autour de Meta en Afrique. Les principaux partenaires de Meta pour le contrôle des contenus en Afrique sont désormais dans l’incapacité d’offrir leurs services de modération à la société, laissant flotter un doute sur qui assure la modération de ses plateformes en Afrique subsaharienne.
Suite à des injonctions d’un tribunal kenyan, Meta a été empêché de travailler avec son nouveau partenaire de modération, Majorel. L’ancien sous-traitant, Sama, devait garder cette responsabilité. Mais il s’avère que Sama a mis tous ses modérateurs en congé payé à partir du 1er avril, laissant un vide béant dans la modération des contenus.
Le tribunal kenyan avait ordonné à Sama de continuer à superviser la modération des contenus jusqu’à l’audience de l’affaire, et interdit à Meta de travailler avec d’autres partenaires, y compris Majorel, pour le marché d’Afrique subsaharienne.
La modération des contenus en Afrique subsaharienne est actuellement dans le flou
En conséquence, la capacité de modérer efficacement les contenus écrits dans les centaines de langues parlées en Afrique, un impératif pour lutter contre la désinformation et la haine, est actuellement remise en cause. En attendant le jugement, Meta aurait fait appel à d’autres prestataires, provoquant la colère des plaignants et soulevant des questions de potentiel mépris de la décision de justice.
En outre, l’absence de modérateurs comprenant les langues et les contextes locaux est déjà au cœur d’une autre affaire que Meta affronte au Kenya, où l’entreprise est accusée d’avoir alimenté la guerre du Tigré, ayant entraîné la mort de plus d’un demi-million de personnes.
À suivre donc, pour savoir qui modérera dici et là les contenus sur les plateformes de Meta en Afrique subsaharienne. Et pour terminer avec un clin d’œil : qui sait, peut-être qu’un jour, la modération n’aura plus de frontières ?
Source : Techcrunch