« Il vaut mieux avoir un bon PC obsolète qu’un mauvais Chromebook neuf. » Vous avez peut-être entendu cette phrase lors de votre quête d’ordinateur portable, et il semblerait qu’elle soit d’autant plus vraie pour les écoles qui utilisent des Chromebooks comme solution à bas prix. Selon un rapport intitulé Chromebook Churn du groupe de recherche américain PIRG, ces ordinateurs portables économiques présentent des lacunes en matière de durabilité et de coûts.
Les Chromebooks, soumis à une utilisation intensive dans les écoles, révèlent des problèmes de réparabilité dus à un manque de pièces et au coût élevé des réparations. Prenons l’exemple d’Acer : 14 pièces de rechange sur 29 pour les claviers de la marque étaient en rupture de stock, et 10 d’entre elles coûtaient 90 $ chacune, soit près de la moitié du prix de certains modèles. Le rapport souligne que ces coûts pourraient remettre en question l’adoption des Chromebooks comme économie pour les écoles.
Par ailleurs, les Chromebooks ont également des « dates de décès » intégrées, correspondant à la fin des mises à jour logicielles. Google garantit huit ans de mises à jour logicielles pour ces ordinateurs, mais ce délai court à partir de la date de commercialisation. Les écoles achetant souvent des Chromebooks sortis plusieurs années plus tôt, le support peut donc expirer en moitié moins de temps.
Les Chromebooks ne sont pas conçus pour durer, et les techniciens de réparation sont souvent contraints de jeter du matériel fonctionnel à cause des dates d’expiration agressives des logiciels.
Elizabeth Chamberlain, directrice de la durabilité chez iFixit, déclare que les techniciens de réparation sont souvent obligés de jeter du matériel de Chromebook en bon état en raison des dates d’expiration agressives des logiciels. Ces dates rendent également difficile pour les écoles la revente de leurs appareils. Les PC et les Mac peuvent certes coûter plus cher à l’achat, mais ils peuvent être revendus facilement après quelques années et bénéficier de mises à jour pendant des périodes plus longues.
Le groupe de recherche PIRG recommande que Google supprime les dates d’expiration des mises à jour et que ses partenaires fabricants produisent 10 % de pièces de rechange en surplus. Ils préconisent également une plus grande standardisation des pièces entre les modèles et la possibilité pour les consommateurs d’installer des systèmes d’exploitation alternatifs comme Linux. Dans une déclaration à Ars Technica, Google réitère ses efforts pour améliorer la situation et indique travailler avec ses partenaires fabricants pour concevoir des appareils plus réparables et respectueux de l’environnement.
PIRG estime toutefois que Google doit faire mieux pour être une source de confiance pour les millions d’étudiants et les établissements scolaires. Les Chromebooks doivent être plus durables et réparables pour éviter de devenir un simple produit de consommation à rotation rapide. Un défi de taille pour le géant de la technologie et, comme le dit l’adage : « Qui veut voyager loin, ménage sa Chrome. »
Source : Engadget