Est-ce que l’industrie du jeu vidéo évolue vers une ère plus syndiquée ? Suite aux derniers mouvements de syndicalisation chez ZeniMax et Activision Blizzard, c’est maintenant au tour de SEGA d’assister à la formation d’un syndicat sur son sol américain. En effet, 144 employés se sont rassemblés pour former un syndicat à Irvine, en Californie. La question se pose donc : comment SEGA réagira-t-elle à cette nouvelle initiative et quel en sera l’impact sur l’ensemble de l’industrie ?
Ce syndicat, qui traverse différents départements de l’entreprise, s’est organisé sous l’égide de la Communications Workers of America (CWA). Ainsi, il englobe des employés travaillant dans des secteurs tels que le marketing, la conception de produits, la localisation et l’assurance qualité, pour n’en nommer que quelques-uns. Mais qu’est-ce qui a pu inciter ces employés à s’unir de la sorte ?
Selon Em Geiger, éditeur temporaire en localisation chez SEGA depuis 2018, les opportunités de connexion entre pairs de différents départements auraient joué un rôle essentiel dans cette démarche syndicale. Il en ressort que les employés souhaitent voir s’améliorer leur lieu de travail ainsi que les conditions de leurs collègues.
La syndicalisation des employés de SEGA marque-t-elle le début d’un mouvement plus large au sein de l’industrie du jeu vidéo ?
L’action n’est pas directement liée aux mouvements de syndicalisation d’autres entreprises du secteur, mais les succès rencontrés ailleurs ont été des sources de motivation pour les employés de SEGA. De plus, le soutien accru envers l’idée des syndicats semble favoriser ce genre de mouvement.
Le syndicat AEGIS (Allied Employees Guild Improving SEGA) milite pour une augmentation du salaire de base, de meilleures prestations sociales (santé, retraite, options de télétravail), des opportunités d’avancement plus claires et une augmentation des effectifs pour lutter contre la surcharge de travail et l’épuisement professionnel. Le concept de « crunch », qui consiste à effectuer des heures de travail extrêmes pour respecter les délais de lancement d’un jeu, est endémique dans l’industrie du jeu vidéo et semble être une raison majeure de ces mouvements de syndicalisation.
D’un autre côté, Microsoft, qui possède de nombreuses divisions de jeux vidéo, a conclu un accord de neutralité syndicale contraignant, ce qui signifie qu’elle ne s’opposera pas aux efforts de syndicalisation. En revanche, Activision Blizzard a été reconnue coupable par la National Labor Relations Board (NLRB) d’avoir exercé des représailles illégales contre des travailleurs syndicalisés.
Face à cette situation, les employés de SEGA, tels que Winry Ramsey, testeur QA temporaire depuis août, se posent la question de savoir comment l’entreprise réagira. Nous pouvons donc nous interroger sur les conséquences de ce mouvement syndical sur l’avenir de l’industrie du jeu en général et sur son impact sur les conditions de travail des employés du secteur.
Source : Techcrunch