« Qui ne tente rien n’a rien, ou comment Meta prend le taureau par les cornes tout en se mordant la queue dans un passage transatlantique. »

Hier lors de sa conférence téléphonique sur les résultats financiers de l’entreprise, Meta se réjouissait de revenus supérieurs aux attentes pour le trimestre. Cependant, dans les révélations faites aux investisseurs, une mise en garde sévère concernant les risques réglementaires auxquels elle fait face en Europe a fait surface. Une décision attendue d’ici quelques semaines (le 12 mai) pourrait conduire la multinationale à suspendre ses flux de données transatlantiques.

« Nous nous attendons à ce que la Commission irlandaise de protection des données (IDPC) rende une décision en mai dans son enquête précédemment divulguée concernant les transferts de données transatlantiques des utilisateurs de Facebook UE/EEE, y compris une ordonnance de suspension de ces transferts et une amende », écrit le directeur financier de Meta dans son rapport du premier trimestre 2023.

Meta pourrait être contrainte de suspendre ses flux de données transatlantiques suite à une réglementation en Europe.

Durant l’appel avec les investisseurs, on a demandé à Meta quel serait l’impact sur les revenus si elle doit suspendre les flux de données entre l’UE et les États-Unis suite à une ordonnance réglementaire. En réponse, la directrice financière Susan Li a réitéré l’espoir de l’entreprise que le nouveau cadre de haut niveau les sauvera. Cependant, si cette porte de sortie espérée ne s’ouvre pas à temps, elle a averti les investisseurs que Meta ferait face à une perte d’environ un dixième de ses revenus publicitaires mondiaux, affirmant que « près de 10% » de ceux-ci proviennent d’annonces diffusées aux utilisateurs de Facebook dans les pays de l’UE.

Li a précisé qu’il est difficile pour Meta de prévoir l’ensemble de l’impact d’une suspension des données de l’UE à ce stade, étant donné qu’elle manque d’informations sur ce que contiendrait un ordre final – comme la durée d’une suspension.