Les astronomes ont-ils vraiment trouvé un trou noir supermassif s’éloignant à 6,4 millions de km/h de sa galaxie d’origine ?
Le mois dernier, la revue The Astrophysical Journal Letters a publié un article basé sur une observation du télescope spatial Hubble décrivant un scénario incroyable: un trou noir géant se déplaçant si rapidement qu’il n’englobait pas autant d’étoiles et de planètes qu’il illuminait l’espace avec un sillage étincelant s’étendant sur 200 000 années-lumière derrière lui. Pieter van Dokkum, professeur d’astronomie à l’Université Yale, pensait qu’en traversant un nuage massif de gaz, le trou noir devait allumer de nouvelles étoiles. L’idée était-elle trop extravagante, de quoi susciter le scepticisme dans la communauté scientifique ?
Qu’en est-il vraiment de ce trou noir en fuite et de la traînée qu’il laisse derrière lui ?
Une équipe de l’Instituto de Astrofísica de Canarias en Espagne pense avoir la réponse : et si cette « traînée » n’était qu’une galaxie et que nous la voyions simplement de côté plutôt que de face ? Leur étude récemment publiée soutient que « les mouvements, la taille et la quantité d’étoiles correspondent à ce qui a été observé dans les galaxies de l’univers local ».
Si l’équipe d’Almeida a raison, cela ferait de cette caractéristique cosmique quelque chose d’assez ordinaire selon les normes de l’univers – une galaxie « sans bosse », sans une large collection d’étoiles au milieu. Van Dokkum, quant à lui, s’accroche à son argument de trou noir. Le débat est donc loin d’être clos.
Plus récemment, van Dokkum a utilisé une nouvelle image en lumière ultraviolette lointaine pour observer que l’éventuelle « traînée » peut être retracée jusqu’à une galaxie d’origine, suggérant que les deux sont connectées. Un article complémentaire, maintenant disponible sur un serveur de prépublication, sera publié dans Research Notes of the American Astronomical Society.
Malgré la confiance de la nouvelle équipe, il ne s’agit pas d’un cas résolu. Des scientifiques planifient de nouvelles observations au télescope pour étudier davantage cette étrangeté cosmique. Van Dokkum ne se dérobe pas non plus face aux arguments opposés dans son dernier article, admettant que « l’interprétation de cet objet restera probablement un sujet de débat pendant un certain temps ».
Source : Mashable