Les modèles de langage élaborés par les entreprises technologiques occidentales vont-ils bouleverser le paysage de l’intelligence artificielle mondiale ? La Chine se lance dans la course à la création de ses propres intelligences artificielles en renforçant le soutien de l’État. Un projet de politique visant à développer l’intelligence artificielle générale (IAG) est actuellement soumis à l’opinion publique. Quel est l’objectif de cette politique ? En substance, il s’agit de soutenir les entreprises d’IA en renforçant le soutien des fournisseurs de cloud et des entreprises de données.
Beijing élabore un plan d’action pour l’IAG, axé sur trois domaines principaux : la puissance de calcul, les données d’apprentissage et les applications. La première stratégie appelle à une collaboration plus étroite entre les fournisseurs de cloud, les universités et les entreprises, dans le but de créer une plateforme centralisée soutenue par l’État pour allouer les ressources du cloud public en fonction de la demande. Comment cela se traduit-il sur le marché ? Selon Canalys, Alibaba représentait plus d’un tiers des dépenses en services d’infrastructure du cloud en Chine en 2021, suivi par Huawei, Tencent et Baidu.
La Chine cherche à renforcer la collaboration entre les fournisseurs de cloud et les entreprises d’IA afin de soutenir le développement de l’intelligence artificielle générale.
La seconde stratégie reconnaît le manque de données de qualité en langue chinoise et encourage la « purification conforme » de ces jeux de données, incluant l’anonymisation des données, probablement en vue de se conformer à la nouvelle loi chinoise sur la protection des données. Ce processus sera sans aucun doute long et laborieux, comme on a pu le voir avec le recours d’OpenAI à des travailleurs kényans pour étiqueter manuellement les données d’apprentissage et éliminer les textes toxiques. Quel rôle pourra jouer l’échange de données lancé par le gouvernement chinois en 2021 ? Il facilitera sans doute la collecte des données.
Enfin, la politique énumère une liste d’applications pilotes potentielles pour l’IA, allant de l’utilisation de l’IA dans le diagnostic médical, la fabrication de médicaments, le contrôle des risques financiers et les transports jusqu’à la gestion urbaine. Le projet de politique aborde également l’importance de l’infrastructure logicielle et matérielle pour la formation en IA. Quel est l’enjeu dans le contexte de la concurrence croissante entre les États-Unis et la Chine ? La Chine cherche à stimuler l’innovation dans des technologies clés comme les semi-conducteurs.
Les États-Unis restreignent déjà l’exportation de la puissante puce d’IA H100 de Nvidia vers la Chine. En réponse, Nvidia a conçu un processeur moins puissant pour contourner les contrôles à l’exportation. Des entreprises nationales, comme Huawei et la startup Biren, travaillent également sur des alternatives à Nvidia. L’initiative de la Chine réussira-t-elle à rivaliser avec les géants de l’IA occidentaux et à dominer le marché de l’intelligence artificielle ?
Source : Techcrunch