Que pensez-vous de la décision récente de Twitter de se retirer du Code de l’Union européenne sur la désinformation en ligne ? Peut-on imaginer des conséquences importantes pour le réseau social dirigé par le milliardaire Elon Musk ?
Le Commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a récemment tweeté que Twitter ne pourrait pas échapper à sa responsabilité légale en matière de désinformation en quittant volontairement le Code européen de pratique. Le compte à rebours est lancé : à partir du 25 août, la lutte contre la désinformation deviendra une obligation légale pour les grandes plateformes en ligne avec la mise en application du Digital Services Act (DSA).
Le compte à rebours est lancé pour les grandes plateformes en ligne.
Mais pourquoi Twitter a-t-il décidé de quitter ce Code européen maintenant ? Est-ce un moyen pour Elon Musk de défier l’autorité de l’Union européenne, notamment en matière de modération des contenus ? Nous savons qu’en cas de non-conformité, le DSA peut imposer des pénalités allant jusqu’à 6% du chiffre d’affaires annuel global. Et dans les cas de non-conformité grave et répétée, l’accès au service pourrait être bloqué, ce qui priverait Twitter de près de 440 millions de consommateurs européens.
À l’époque de son adhésion au Code européen contre la désinformation en 2018, Twitter s’était engagé à mettre en œuvre des mesures pour lutter contre la propagation de fausses informations sur la plateforme. Cependant, sous la direction d’Elon Musk, certaines actions semblent nuire à la véracité et promouvoir l’activité des trolls et des agents du chaos. Par exemple, le coût d’accès aux données pour les chercheurs externes a été considérablement augmenté, entravant leur capacité à étudier des problématiques telles que la désinformation.
La tension entre Musk et l’UE ne date pas d’hier. Des avertissements avaient déjà été lancés en novembre 2022, et de nouveau en février 2023, sur les insuffisances de Twitter en matière de conformité au Code de désinformation et au futur DSA. À la lumière de ces avertissements successifs, on peut se demander si cette décision n’était pas devenue inévitable. Que cherche vraiment Elon Musk à travers cette confrontation avec l’UE?
Peut-être serait-il souhaitable de rappeler qu’un article de The Atlantic a récemment pointé du doigt la transformation de Twitter en une plateforme « refuge » pour les influenceurs d’extrême droite et les théories du complot depuis que Musk en a pris la direction. Si sa vision d’un espace de liberté d’expression sans limites peut fonctionner aux États-Unis, la confrontation avec les régulateurs européens pourraient être coûteuse.
Alors, sommes-nous prêts pour une bataille épique entre Twitter et l’Union européenne? Seul l’avenir nous le dira.
Source : Techcrunch