« La guerre est grande pour ceux qui ne la combattent pas »—anonyme. Que de sagesse dans cette citation, n’est-ce pas? Ainsi, il est temps pour nous, les journalistes technophiles, de parler des startups qui donnent un coup de main aux institutions publiques, car soyons honnêtes, certaines sont à la traîne en matière d’innovation.
Les startups et les investisseurs actifs dans le secteur de la défense apportent un soutien important à l’effort de défense de l’Occident et à la mission de protection de nos sociétés. Alors que nous sommes déjà engagés dans une guerre hybride avec la Russie et que les tensions avec la Chine augmentent, le secteur de la technologie et du capital-risque tarde à s’engager avec l’établissement de défense.
Par exemple, en 2018, des milliers d’employés de Google ont protesté contre l’implication de leur entreprise dans un projet du Pentagone, Project Maven. Suite à cette opposition, Google n’a pas renouvelé son contrat avec le Pentagone, et peu après, s’est retiré de la course au contrat JEDI pour le web cloud.
Les temps changent, et la pandémie de COVID-19, les chaînes d’approvisionnement mondiales fragiles, la guerre en Ukraine et les tensions accrues avec la Chine ont provoqué un revirement dans l’attitude de l’industrie technologique et du capital-risque vis-à-vis de leurs responsabilités envers les gouvernements.
De nos jours, l’investissement dans les startups du secteur de la défense, de l’aérospatial et du spatial est en hausse. Entre janvier et octobre 2022, selon PitchBook, les investisseurs ont investi 7 milliards de dollars dans 114 transactions technologiques dans ce domaine, plaçant le secteur sur la voie d’un succès record. Il est à noter que l’industrie aérospatiale et de défense est perçue comme étant plus résistante à la récession que d’autres secteurs.
Techstars est l’un des principaux investisseurs dans cette catégorie, avec près de 100 investissements dans le secteur aérospatial, de la défense et de l’espace. Parmi leurs réussites, on compte Slingshot Aerospace, qui a récemment clôturé un tour de financement de série A-2 de 40,8 millions de dollars, avec des clients tels que la US Air Force, la US Space Force et la NASA.
Néanmoins, il reste du chemin à parcourir. Un blog post de la société de technologie de défense Anduril (cité par The Information) le résume bien :
« En dépit de dépenses record en matière de défense, notre technologie militaire reste inchangée. Il y a plus d’IA dans une Tesla que dans n’importe quel véhicule militaire américain; une meilleure vision par ordinateur dans votre application Snapchat que dans n’importe quel système possédé par le département de la Défense; et jusqu’en 2019, l’arsenal nucléaire des États-Unis fonctionnait avec des disquettes. »
Le calme relatif du passé nous avait convaincus, à tort, que nous vivions dans un monde stable et post-conflit. Aujourd’hui, des postures telles que le refus de construire des produits conçus pour nuire et tuer apparaissent comme naïves et idéalistes. Comme le veut le célèbre refrain, si les temps changent, alors il est temps que le hashtag #TechWontBuildIt évolue lui aussi en #TechMustBuildIt… rapidement!
Source : Techcrunch