Assistons-nous à une scission technologique entre les États-Unis et la Chine ? La rivalité entre les deux principales économies mondiales façonne-t-elle le développement de l’IA générative, qui transforme le texte en diverses formes de contenu telles que la prose, les images et les vidéos ?
Pour réduire sa dépendance à l’égard des États-Unis en matière de technologie, la Chine développe ses propres modèles linguistiques à grande échelle, similaires aux modèles GPT d’OpenAI. Cependant, contrairement aux États-Unis, les entreprises chinoises les plus avancées dans ce domaine sont des géants de l’Internet établis, tels que Baidu.
Le géant de la recherche et de la conduite autonome a lancé son concurrent à ChatGPT en mars. Aujourd’hui, l’entreprise vieille de 23 ans cherche à investir dans d’autres startups en IA. Lors d’un sommet JPMorgan en Chine cette semaine, le co-fondateur et PDG de Baidu, Robin Li, a annoncé le lancement d’un fonds de plusieurs milliards de yuans (145 millions de dollars) pour soutenir les entreprises d’IA générative.
Le fonds de Baidu soutiendra-t-il efficacement le développement de l’IA générative en Chine ?
Ce fonds peut être comparé au Fonds de démarrage d’OpenAI, qui a commencé avec 100 millions de dollars et a finalement atteint 175 millions de dollars. Le fonds de Baidu investira jusqu’à 10 millions de yuans, soit environ 1,4 million de dollars, dans un projet. Étant donné la taille des chèques, le fonds cible clairement les start-ups en phase de démarrage, ce qui n’est pas surprenant, étant donné que la plupart des investissements dans les start-ups chinoises d’IA générative sont concentrés dans les phases d’amorçage et de démarrage.
En outre, Baidu prévoit d’utiliser ce fonds pour encourager l’adoption de son propre modèle linguistique à grande échelle, Ernie Bot. « Les développeurs américains créent de nouvelles applications basées sur ChatGPT ou d’autres modèles linguistiques. En Chine, de plus en plus de développeurs créeront des applications IA basées sur Ernie « , a déclaré Li.
À cet égard, le fonds semble chercher des applications d’IA plutôt que des développeurs de sa couche fondamentale. Le fonds ne manquera pas de propositions. Au fil des années, les startups chinoises ont acquis une reconnaissance pour leur ingéniosité dans la création de modèles commerciaux novateurs, allant du livestreaming au commerce en direct en passant par les vidéos courtes. Selon Li, à l’ère de l’IA générative, les entreprises chinoises seront de nouveau en tête pour découvrir des applications commerciales pour l’IA.
« Je suis très optimiste quant au développement de l’IA en Chine. Au cours des dernières décennies, la Chine a chaleureusement adopté les nouvelles technologies. Même si nous n’avons pas inventé Android, iOS ou Windows, nous avons développé un grand nombre d’applications très innovantes comme WeChat, Douyin et Didi. Beaucoup d’entre elles sont populaires et utiles. La même tendance se produit à l’ère de l’IA. La technologie ouvre un éventail de possibilités et nous sommes doués pour les saisir et créer des applications. »
Une question pertinente, cependant, est de savoir si les modèles linguistiques à grande échelle natifs de Chine seront suffisamment solides pour répondre aux divers scénarios réels qui leur sont demandés. La Chine souhaite avoir ses propres LLM pour ne pas être exposée aux sanctions américaines qui coupent l’approvisionnement technologique clé, comme cela a été le cas dans l’industrie des semi-conducteurs. Outre Baidu, des géants de la technologie chinoise tels qu’Alibaba et Tencent développent également leurs propres modèles linguistiques à grande échelle.
Source : Techcrunch
