Les startups en intelligence artificielle peuvent-elles révolutionner le monde de l’IA ? La société parisienne Mistral AI semble en être l’exemple parfait. Fondée il y a seulement quatre semaines, elle vient de lever 113 millions de dollars pour construire, former et appliquer des modèles de langage volumineux et de l’IA générative. Mais quel est leur objectif et comment se positionnent-ils face à des géants tels qu’OpenAI ?
Les fondateurs de Mistral AI, issus de DeepMind et Meta, souhaitent se concentrer sur des solutions open source destinées aux entreprises. Leur but est de répondre à ce qu’ils considèrent comme le plus grand défi du domaine : « rendre l’IA utile ». La première génération de modèles basés sur un texte de l’IA devrait être disponible en 2024, mais est-ce suffisant pour concurrencer des acteurs majeurs dans ce secteur en pleine croissance ?
Il ne s’agit pas seulement de créer de l’IA, mais de la rendre utile et accessible.
De nombreux investisseurs de renom soutiennent Mistral AI, dont Lightspeed Venture Partners, Xavier Niel, JCDecaux Holding, Rodolphe Saadé, Motier Ventures, La Famiglia et former Google CEO Eric Schmidt. Avec une telle somme investie dans une startup si jeune, il est naturel de se demander quels sont leurs plans concrets pour l’avenir et comment ils entendent les mettre en œuvre.
D’après le CEO, Arthur Mensch, l’idée est de construire des modèles utilisant uniquement des données publiques pour éviter les problèmes juridiques liés à la formation. Les utilisateurs pourront également contribuer en ajoutant leurs propres datasets. Les modèles et les données seront open source, ce qui est au cœur de leur approche. Les fondateurs considèrent que l’open source peut être un atout pour la sécurité et estiment qu’il sera également un avantage dans leur domaine de l’IA. Mais cette approche est-elle la meilleure pour l’ensemble du secteur de l’IA ?
Il est encore trop tôt pour savoir si les futurs produits de Mistral AI résonneront sur le marché. Toutefois, leur focus sur les clients entreprise plutôt que grand public et leur désir d’aider ces clients à déterminer leurs besoins en matière d’IA ont de quoi interpeller. Comment Mistral AI compte-t-il appliquer cette approche aux entreprises et combler les lacunes en matière d’utilisation de l’IA ?
Il peut sembler audacieux de financer une entreprise aussi jeune et sans produit à son actif. Pourtant, Antoine Moyroud, de Lightspeed, estime que Mistral AI a une équipe talentueuse et qu’il n’y a que 70 à 100 personnes dans le monde possédant leur expérience pour les modèles de langage et leur optimisation. Leur ambition est d’assembler une « équipe de classe mondiale » pour créer « les meilleurs modèles open source ».
En fin de compte, Mistral AI veut donner à la France l’occasion de participer activement au développement de l’IA. Seront-ils à la hauteur des attentes et réussiront-ils à concurrencer les géants de l’IA ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : l’investissement de 113 millions de dollars démontre une confiance certaine en leur capacité à innover et à apporter une contribution significative à ce domaine en pleine expansion.
Source : Techcrunch