La réalité virtuelle s’invite-t-elle dans les cabines d’essayage ? Google lance une nouvelle fonctionnalité pour son service Google Shopping : l’essayage virtuel de vêtements sur des mannequins réels. Qu’apporte-t-elle exactement ?
Cet outil, qui fait partie d’une série de mises à jour de Google Shopping, permet d’adapter les images des vêtements sur une série de mannequins dans différentes poses. Comment fonctionne cette technologie ? L’essayage virtuel est basé sur un nouveau modèle de diffusion développé en interne par Google. Les modèles de diffusion apprennent à soustraire progressivement le bruit d’une image de départ entièrement constituée de bruit, en se rapprochant étape par étape d’une image cible.
Google s’appuie sur la réalité virtuelle pour faciliter les essayages de vêtements en ligne
Pour entraîner le modèle, Google a utilisé de nombreuses paires d’images, incluant une personne portant un vêtement dans deux poses uniques, par exemple en vue de profil puis de face. Pour renforcer la robustesse du modèle, le processus a été répété avec des paires d’images aléatoires de vêtements et de personnes.
Aujourd’hui, les consommateurs américains peuvent utiliser cette fonctionnalité d’essayage virtuel pour les hauts féminins de marques telles que Anthropologie, Everlane, H&M et LOFT. Les hauts masculins seront lancés plus tard dans l’année. Quel est l’objectif de cet outil ? Selon Lilian Rincon, directrice principale des produits de consommation pour les achats chez Google, les consommateurs devraient se sentir aussi en confiance lorsqu’ils achètent en ligne que lorsqu’ils essaient des vêtements dans un magasin.
Si d’autres entreprises comme Amazon, Adobe et Walmart ont déjà expérimenté des technologies d’essayage virtuel, cette approche de Google soulève néanmoins des questions. En effet, les mannequins sont souvent peu rémunérés et dépendent des commissions des agences, des frais de déplacement et des matériaux promotionnels pour décrocher des contrats. De plus, la majorité des mannequins sont blancs, reflétant les préférences discriminatoires à l’embauche dans le secteur de la mode. L’essor de l’IA dans l’industrie de la mode contribuera-t-il à exacerber ces inégalités ?
Dans son article de blog, Rincon précise que Google a choisi d’utiliser de vrais mannequins, représentant différentes ethnies, teints, morphologies et types capillaires. Toutefois, elle n’aborde pas la question de savoir si cette nouvelle fonctionnalité pourrait entraîner une diminution des opportunités de travail pour les mannequins à l’avenir.
En parallèle du lancement de l’essayage virtuel, Google déploie des options de filtrage pour les recherches de vêtements, alimentées par des algorithmes IA et de correspondance visuelle. Les utilisateurs pourront ainsi affiner leurs recherches en fonction de critères tels que la couleur, le style et le motif des vêtements. Rincon conclut : « Maintenant, vous pouvez obtenir ce coup de pouce supplémentaire lorsque vous faites du shopping en ligne. »
Source : Techcrunch