« Le code de la route ? Plus comme un code QR pour nos robots taxis », me suis-je exclamé à la vue de cette nouvelle insensée. Des activistes de la sécurité routière à San Francisco, qui œuvrent de manière décentralisée, ont découvert une faille hilarante dans la technologie de conduite autonome : un simple cône de signalisation déposé sur le capot d’un robotaxi semble suffisant pour le mettre hors d’état de nuire. Oui, vous avez bien entendu, un vulgaire cône. Les conspirateurs ont baptisé leur opération la « Semaine du Cône » et l’ont rendue virale sur Twitter et TikTok, invitant tout un chacun à saboter les robotaxis.
Quelle est la raison de cette fronde jubilatoire ? Il semble que les riverains en aient assez de voir ces véhicules encombrer la circulation et bloquer les rues. Cette action de protestation précède une audition qui pourrait donner lieu à une expansion importante des services de robotaxis Waymo et Cruise à San Francisco. Au grand dam des habitants qui s’y opposent.
« L’opposition ne freine pas l’expansion des robotaxis, elle place juste des cônes. »
D’autres groupes d’opposition tels que la San Francisco Taxi Workers Alliance et l’Alliance for Independent Workers protestent également contre la propagation des robotaxis, qui selon eux menacent d’éliminer le besoin de chauffeurs de taxi et de chauffeurs de VTC. Il semble que toute la ville se rebelle contre ces robots sur roues.
Pourtant, Safe Street Rebel, le groupe à l’origine de cette campagne du cône mise sur une approche humoristique pour sensibiliser le public. Ils encouragent les San-Franciscains excédés à exprimer leurs préoccupations auprès de la CPUC avant son audience de la semaine prochaine. Quoi de mieux pour faire passer un message sérieux qu’une blague bien tournée ?
Pourtant, tous ne voient pas d’un bon œil ces facéties. Waymo a qualifié cette initiative de vandalisme. « Non seulement cette compréhension de la façon dont fonctionnent les AV est incorrecte, mais il s’agit de vandalisme et cela encourage un comportement dangereux et irrespectueux sur nos routes », a déclaré la société. Mais bon, est-ce vraiment du vandalisme que de poser délicatement un cône sur le capot d’un véhicule ? On en doute.
Maintenant, pour être sérieux, le mouvement de protestation risque probablement de ne pas avoir d’effet sur la décision de la CPUC. Il y a suffisamment d’autres parties prenantes – dont des élus, des défenseurs de l’accessibilité, des groupes de l’industrie technologique et des organisations de développement économique et commercial – pour que l’opposition soit reléguée au second plan. Mais qu’importe, car les activistes de la « Semaine du Cône » ont réussi à faire passer leur message.
Source : Techcrunch