« Tous les chemins mènent à Rome… sauf pour Meta apparemment ! »
La dernière tendance laisse penser que l’ère de Threads, clone de Twitter nouvellement évoqué par Meta, est improbable en termes de capture de l’essence de son prédécesseur . On dirait que l’entreprise est non seulement indifférente, mais carrément rebelle à l’idée de transformer sa nouvelle application en hub utile pour les nouvelles urgentes et les événements mondiaux.
En réponse à une question d’Alex Heath du The Verge, Adam Mosseri, actuel chef d’Instagram et ambassadeur par défaut de Threads, a déclaré que l’objectif de Meta n’est pas de remplacer Twitter, mais plutôt « de créer une place publique pour les communautés sur Instagram qui n’ont jamais vraiment adopté Twitter et pour les communautés sur Twitter (et d’autres plateformes) qui sont intéressées par un lieu moins hostile pour les conversations, mais pas tout Twitter ». On se demande si « tout Twitter » est un lieu, une fonctionnalité, une figure de style ou un art contemporain !
« La mondialisation de l’information incarnée par les réseaux sociaux finit en réalité par l’ignorance du monde extérieur. »
Le raisonnement de Mosseri est curieux et assez alarmant. Il fait écho aux descriptions édulcorées que Facebook a faites de lui-même au fil des ans : juste un endroit neutre, grand et convivial où les gens pouvaient « se connecter » – favorite de Mark Zuckerberg et celle qui évoque des images d’un câble USB mâle et femelle en train de faire un câlin. En contradiction avec sa neutralité proclamée, son entreprise a systématiquement incité à des formes particulières de contenu et de comportement, poussant les utilisateurs de Facebook plus profondément dans les chambres d’écho idéologiques tout en attisant les flammes de la polarisation et de l’extrémisme qui gangrènent la politique mondiale d’aujourd’hui.
Le fait que Meta refuse de s’investir ou de se préparer à des forces d’équilibrage est préoccupant. Sans cela, l’extrémisme et la désinformation virale l’emporteront sur toute source d’information légitime qui choisirait d’investir des ressources dans la nouvelle application.
Il est évident que Meta n’a plus aucun intérêt à booster le journalisme de nos jours. La société se contente depuis longtemps de prendre ce qu’elle veut des organes de presse en proposant en échange des tactiques d’appât et de commutation, si nécessaire. Meta bloque actuellement l’accès aux informations au Canada pour protester contre une nouvelle loi qui l’oblige à indemniser les éditeurs. (L’entreprise vaut actuellement 745 milliards de dollars.) Comme si le retrait de notre Robert aux Gros sous ne suffisait pas.
Visiblement, la vision de Mosseri sur la place publique est carrément contraire à l’histoire. Instagram et désormais Threads sont conçus de manière obsédante pour regrouper les utilisateurs normaux avec les marques, encourageant l’activité commerciale à chaque tour. Les places publiques ne sont pas seulement le domaine du commerce et du commerce. Historiquement, elles sont aussi le cœur de la culture et un lieu de discours politique, ce qui est omniprésent et incontournable dans une société.
Et comme dirait l’autre… il n’y a pas de fumée sans feu ! La volonté de Meta de proposer une version réduite et marchandisée de la vie publique, bourrée de publicités jusqu’à la gueule, correspond à sa vision étroite.
Source : Techcrunch