Alors qu’est-ce qui fait tourner l’écosystème technologique en plein essor en Afrique au-delà des milliards de dollars de capitaux d’investissement locaux et étrangers ? Les talents technologiques autonomes qui croissent à un rythme rapide se font remarquer à la fois sur le continent et à l’étranger. Les développeurs de logiciels, les concepteurs UI/UX, les ingénieurs et autres professionnels de la technologie ont donné naissance à plusieurs plateformes de jumelage de talents à travers le continent, y compris Andela, GOMYCODE, AltSchool, Decagon et d’autres. Mais comment ces talents sont-ils mis en relation avec les entreprises qui ont besoin d’eux ?
Voici Propel, une startup basée à Lagos et à Berlin qui souhaite établir des pipelines de talents durables pour les communautés et aider les entreprises mondiales à dé-risquer le processus d’embauche de talents à distance dans les marchés émergents, en particulier en Afrique. Récemment, ils ont réussi à obtenir un investissement de démarrage de 2,5 millions d’euros, mais à quoi exactement cet argent servira-t-il ?
Propel a l’intention d’utiliser cet investissement pour promouvoir le déploiement et l’adoption de sa plateforme communautaire en tant que service et pour générer 1 million d’euros de revenus pour les communautés d’ici le quatrième trimestre de l’année prochaine. Quel rôle le recrutement à distance joue-t-il dans tout cela et comment cela se développe-t-il dans le contexte plus large de l’économie du talent ?
« En dépit d’un grand nombre de licenciements dans les entreprises de technologie et d’une volonté de retour partiel ou total au bureau, l’importance de l’économie ouverte du talent restera, notamment en Europe où la population vieillit, laissant un vide à combler par des talents à distance hors de la région. »
L’Afrique a la population la plus jeune au monde et on s’attend à ce que sa réserve de talents technologiques se développe davantage, renforcée par la prolifération de l’apprentissage en ligne, des cours STEM et, surtout, des communautés. Ces dernières jouent un rôle important dans le placement des talents et sont un domaine d’intérêt pour Propel. La startup a constaté que ces talents étaient souvent connectés à une communauté, comme des groupes de développeurs, des incubateurs de talents et des écoles de formation.
Propel offre une voie vers ces talents dans les communautés technologiques, en les connectant avec un réseau d’entreprises animé par des mandats de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) et des postes spécifiques à pourvoir. L’entreprise propose cette infrastructure aux entreprises mondiales dans ce qu’elle appelle un modèle de « communauté en tant que service ». Elle travaille avec des entreprises telles que Porsche, Mercedes, Orange Telecoms, Stepstone et diverses start-ups et entreprises en expansion en Europe.
En plus de l’accès au travail, les talents technologiques de ces communautés peuvent bénéficier de services de santé, d’accès à des postes de travail et, à terme, de services financiers, notamment des prêts et du financement d’actifs. Ce « valeur stack » est offert en tant que plateforme tout-en-un à plus de 100 communautés technologiques réparties dans 15 pays africains. Propel envisage de croître jusqu’à 500 communautés avec 1 million de membres d’ici 2024.
Propel tire ses revenus des frais d’embauche et de placement ; une partie de ces frais sont également reversés à la communauté. La start-up, soutenue par Google Black Founders en Europe et ayant levé plus de 3 millions d’euros, envisage à l’avenir de développer sa plateforme communautaire, de lancer de nouvelles offres pour les clients et d’approfondir son écosystème de communautés. Alors, comment cette approche de la communauté changera-t-elle le jeu pour l’économie ouverte du talent en Afrique?
Source : Techcrunch
