Qu’est-ce qui motive Fisker, le constructeur de véhicules électriques basé en Californie, à prévoir de vendre 340 millions de dollars en dette convertible ? Selon un dépôt réglementaire publié lundi, l’entreprise prévoit que le produit net sera de 296,7 millions de dollars, le montant inférieur prenant en compte une remise sur émission de 12% et d’autres frais. Faut-il rappeler que ces billets seront dus en 2025 ?
Fisker prévoit d’utiliser ces fonds pour soutenir ses opérations générales d’entreprise et envisage d’ajouter une ligne de packs de batteries supplémentaires pour “soutenir la croissance” en 2024 et au-delà. Mais à quoi serviront exactement ces fonds ? L’entreprise a déclaré que les fonds seraient également utilisés pour les dépenses en capital et le développement de futurs produits.
Les actions ont initialement baissé pendant la prévente, mais ont depuis rebondi. Les actions sont en hausse de 12,3% à 6,74$ en fin d’après-midi. Peut-on alors parler de réussite pour la vente de dette convertible de Fisker ?
La vente de dette convertible est un pari audacieux de Fisker pour générer davantage de revenus.
Cette vente intervient alors que Fisker tente d’accélérer la production de son premier véhicule électrique dans un environnement marqué par le resserrement des capitaux pour les start-ups. Ce contexte n’est-il pas un frein à sa croissance ? Fisker est l’une des nombreuses entreprises de véhicules électriques qui ont été rendues publiques par le biais d’une fusion avec une entreprise d’acquisition spéciale.
La grande majorité de ces véhicules électriques SPAC, dont les cours des actions ont augmenté en flèche en 2021 et 2022, connaissent aujourd’hui des difficultés financières. Plusieurs ont déclaré faillite, tandis que d’autres recherchent désespérément des moyens de réduire les coûts et d’augmenter les capitaux. Mais comment Fisker échappe-t-elle à ces difficultés ?
Fisker a largement évité les problèmes de ses homologues SPAC. Toutefois, elle a tout de même dû faire face à des vents contraires, ainsi qu’à la consommation de liquidités qui découle de la conception, de la production et de la vente de véhicules – qu’ils soient électriques ou non.
L’entreprise a livré son premier véhicule tout électrique Ocean SUV au Danemark en mai et aux clients américains en juin. Mais elle a rencontré des goulots d’étranglement de production qui ont affecté sa rentabilité. Cette situation ne serait-elle pas préoccupante pour l’avenir de l’entreprise ?
Fisker a annoncé plus tôt ce mois-ci qu’elle avait produit 1 022 SUV Ocean au cours du deuxième trimestre, soit plusieurs centaines de véhicules en deçà de ses propres attentes. L’entreprise a imputé ce déficit à une pénurie de composants de ses sous-traitants. Fisker a déclaré qu’elle travaille avec tous les fournisseurs pour augmenter les volumes requis. La question demeure : saura-t-elle surmonter ces obstacles ?
Source : Techcrunch