Les grands acteurs des services de préparations de déclarations fiscales ont-ils partagé des données sensibles avec Meta et Google? Une enquête du Congrès américain a conclu que c’est bien le cas. Mais comment cela a-t-il été possible?
En se basant sur un rapport de 2022 de The Markup, ces services fiscaux tels que TaxSlayer, H&R Block et TaxAct ont utilisé l’outil de tracking Pixel de Meta pour collecter des informations sensibles. Quel type d’informations pourrait être récolté par ces outils? Le statut de déclaration, le revenu brut ajusté approximatif, le montant du remboursement, les noms des personnes à charge et les champs de texte sur lesquels les utilisateurs ont cliqué pourraient être parmi eux. Est-ce là une atteinte à la vie privée des utilisateurs?
Des informations sensibles d’utilisateurs de services de préparation de déclarations fiscales auraient été partagées avec Meta et Google.
L’enquête a été présentée à l’IRS, la FTC, le DOJ ainsi qu’à l’Inspecteur général du Trésor pour l’administration fiscale (TIGA) aux États-Unis. Ces institutions ont été encouragées à mener des investigations et à engager des poursuites si cela est pertinent. Les services fiscaux ont-ils agi sans discernement en partageant ces données sensibles? Le rapport du Congrès semble indiquer que oui.
Par ailleurs, l’enquête a découvert que le tracker Meta Pixel a également collecté des informations sur « l’accès des contribuables à des pages révélant certains types de situation fiscale ». Des données comme les noms complets, les e-mails, le pays, l’état, la ville, les codes postaux, les numéros de téléphone et le genre auraient également été récoltées. Cela pose-t-il une menace particulière à la confidentialité des utilisateurs de ces services de préparation fiscale?
Les investigateurs du Congrès inclus dans le rapport sont les sénateurs Elizabeth Warren (D-MA), Ron Wyden (D-OR), Richard Blumenthal (D-CT), Tammy Duckworth (D-IL), Bernie Sanders (I-VT) et Sheldon Whitehouse (D-RI) ainsi que le représentant Katie Porter (D-CA).
Selon l’enquête, ces services fiscaux « ont été incroyablement négligents dans leur traitement des données des contribuables ». Ils auraient installé les outils de Meta et Google sur leurs sites Web sans comprendre pleinement l’étendue des données qu’ils allaient partager avec ces entreprises tech. Qui est le plus responsable dans cette situation: les entreprises tech ou les services fiscaux?
D’après le rapport, certaines lois énoncent qu' »un préparateur de déclaration de revenus ne peut pas divulguer ou utiliser les informations de déclaration de revenus d’un contribuable sans avoir obtenu un consentement écrit de celui-ci ». Il semblerait que les compagnies fiscales n’ont pas respecté cette directive. De plus, bien que ces compagnies aient légalement le droit de partager des données avec « des fournisseurs de services auxiliaires en lien avec la préparation d’une déclaration fiscale », le panel indique que Meta et Google ne répondent pas à cette définition. En d’autres termes, préparer vos impôts en ligne pourrait-il vous mettre en danger?
Source : Engadget