Qu’est-ce qui a poussé le Group Syndical des Acteurs-Américains (SAG-AFTRA) à annoncer une grève, jeudi dernier ? N’est-ce pas surprenant que cette initiative ait été prise juste après l’échec des négociations avec les studios hollywoodiens ?
Il semble que la cause sous-jacente soit le rejet par SAG-AFTRA d’un accord qui incluait une « proposition révolutionnaire d’IA ». N’est-ce pas intéressant que cette proposition, selon l’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), aurait « protégé les ressemblances numériques des acteurs » ? Cela n’aurait-il pas nécessité le consentement de ces derniers pour la « création et l’utilisation de répliques numériques ou pour les modifications numériques d’une performance » ?
La réalité dépeinte par le directeur exécutif national de la SAG-AFTRA, Duncan Crabtree-Ireland, semble tout autre.
En effet, Crabtree-Ireland dépeint cette proposition d’IA comme un moyen détourné pour les studios d’acquérir éternellement les droits sur le visage d’un acteur. Le directeur exécutif national de SAG-AFTRA n’a-t-il pas affirmé que les studios auraient pu scanner et posséder l’image et la ressemblance d’un acteur moyennant une journée de salaire, sans consentement ni compensation additionnelle ?
La proposition de l’IA n’est certes pas la seule raison de la grève, mais elle illustre bien le genre de changements que le syndicat espère aborder. N’avons-nous pas vu ces dernières années les studios utiliser la technologie pour rajeunir, ressusciter et parfois remplacer totalement les acteurs ?
« Les acteurs méritent un contrat qui reflète les évolutions qui ont eu lieu dans l’industrie », a déclaré Crabtree-Ireland lors de la conférence de presse annonçant la grève. « Le modèle actuel dévalue nos membres et affecte leur capacité à joindre les deux bouts ». La question de la gestion des droits sur l’apparence d’un interprète pourrait très bien se développer en une question clé dans un futur proche.
Cette grève marque un tournant dans l’histoire. Les membres de la SAG-AFTRA se joignent à ceux de la Writers Guild of America pour faire grève. Les deux groupes n’avaient pas mené de grève simultanée depuis les années 1960.
Source : Engadget