Les créateurs de mode sont-ils vraiment protégés dans leur travail ? Des designers indépendants accusent aujourd’hui Shein, un géant chinois de la mode rapide estimé à 66 milliards de dollars, de vol systématique de leurs créations, dans le cadre d’une plainte judiciaire. Mais comment une telle chose peut-elle se produire à grande échelle?
Selon la plainte déposée par les designers – Krista Perry, Larissa Martinez et Jay Baron – l’algorithme de conception de Shein ne pourrait pas fonctionner sans générer des copies exactes de leurs oeuvres. Ces copies, certainement dûes à l’intelligence artificielle utilisée par Shein, peuvent gravement endommager la carrière d’un créateur indépendant. Mais en quoi consiste ce processus d’intelligence artificielle? Est-ce le prochain big bang du monde de la mode ou simplement une usurpation de créations ?
« Ce n’est pas simplement une copie, c’est un sabotage délibéré, réaliser par une entité technologique. »
Bien que l’intelligence artificielle utilisée par Shein soit mise en avant dans cette affaire, il reste flou la manière dont celle-ci est utilisée pour générer ces copies. Pourtant la firme ne semble pas utiliser directement l’IA pour produire ces reproductions si litigieuses. Alors comment fonctionne réellement cette mystérieuse IA? Elle reste la grande question dans cette affaire.
D’un autre côté, la plainte met avant une violation de la loi américaine sur les organisations influencées par la corruption et le racket (RICO). Cette loi qui a vu le jour en 1970, a été utilisée la première fois contre la mafia américaine. Mais dans quelle mesure la loi RICO est-elle pertinente dans cette affaire?
Les designers cherchent à obtenir un procès devant jury et considèrent que le comportement de Shein est non seulement perpétré par une seule entité, mais plutôt par une association de facto d’entités. Ils mettent en avant que la loi RICO est bien adaptée en raison de son rôle pour « adresser les inconduites des individus coupables dans une entreprise plus large ». Alors, comment Shein détournerait-elle ces lois ?
En réponse aux accusations, Shein nous a simplement communiqué un hors-sujet avant d’ajouter qu’elle prendrait ces accusations au sérieux et se défendrait vigoureusement. Est-ce suffisant pour apaiser le tollé international? Je vous laisse juger.
Enfin, malgré ces accusations et les différents rapports mettant en évidence son impact sur l’environnement et les artistes, Shein tente toujours de se présenter comme une entreprise soucieuse de l’environnement et socialement consciente. Comment peut-on réconcilier une telle image publique avec les accusations portées dans ce procès? Seul l’avenir nous le dira.
Source : Techcrunch
