« L’avenir de l’Afrique repose entre les mains de ses jeunes entrepreneurs énergiques ; leurs problèmes d’aujourd’hui deviennent leurs solutions de demain. » À l’heure où la population jeune de l’Afrique continue de croître à un rythme exponentiel, il est primordial que des entrepreneurs créatifs proposent diverses solutions de santé qui répondront aux besoins médicaux de l’avenir du continent. La pandémie a poussé les investisseurs à prêter attention au secteur privé de la santé en Afrique, mais la santé des femmes, une sous-catégorie dominée par les fondatrices qui s’occupe généralement de la santé menstruelle et reproductive des femmes, est souvent négligée. Toutefois, comme d’autres marchés émergents l’ont prouvé, il n’est qu’une question de temps avant que cette catégorie reçoive l’attention et les dollars du capital-risque qu’elle mérite.
L’un des exemples les plus inspirants est le récent investissement de 21 millions de dollars en série B dans la startup rwandaise, Kasha. Cependant, Kasha n’est pas une startup typique axée sur la santé des femmes. Au contraire, cette plateforme de vente au détail numérique, fondée en 2016 par la CEO Joanna Bichsel, propose une gamme diversifiée de produits allant des serviettes hygiéniques et contraceptifs jusqu’aux couches et produits de nettoyage ; ce qui lui permet de servir une large palette de clients, des consommateurs individuels et petits revendeurs aux hôpitaux, pharmacies et cliniques.
« Avec une croissance exponentielle de sa clientèle et une diversification de ses produits, Kasha représente une lueur d’espoir pour le marché africain de la santé des femmes. »
L’histoire de Kasha ne s’arrête pas à la vente de produits de santé pour les femmes et les nouveau-nés. En effet, cette startup, qui a commencé ses activités en s’adressant uniquement au marché rwandais, a rapidement évolué pour répondre aux besoins des petits commerces qui commençaient à passer des commandes pour ces mêmes produits. Résultat ? En moins de sept ans, Kasha est parvenue à élargir son marché en offrant des services de vente en gros après avoir obtenu l’autorisation nécessaire pour servir les pharmacies, les hôpitaux et les cliniques. Cela montre bien que Kasha est plus qu’une simple entreprise de e-commerce ; c’est une entreprise centrée sur la santé de la femme et qui s’étend progressivement à d’autres créneaux pour répondre aux besoins spécifiques de sa clientèle évolutive.
Cependant, le succès de Kasha ne s’arrête pas au Rwanda : elle a réussi à lever 1,5 million de dollars de financement auprès d’investisseurs providentiels et d’impact. En fin 2020, après son expansion au Kenya, Kasha a sécurisé un financement de série A de 3,6 millions de dollars. Avec cette récente série B, elle envisage même d’élargir ses activités à l’Afrique du Sud et à l’Afrique de l’Ouest plus tard cette année.
Mais si vous pensez que le succès de Kasha fait d’elle une exception dans le paysage technologique africain, détrompez-vous. En fait, il y a un foisonnement d’entreprises B2B de commerce électronique fondées en Afrique de l’Est, dont Twiga et Wasoko. Cependant, ce qui différencie Kasha de ces entreprises, c’est son focus sur les produits de santé. Et elle est déterminée à y gagner. À l’instar d’autres startups de commerce électronique B2B, Kasha a également développé des capacités autour de la télésanté et du crédit. Ses produits sont authentiques, car elle travaille directement avec les fabricants et les fournisseurs, qui les stockent et les distribuent à sa consommateurs, revendeurs et cliniques.
En somme, Kasha a transformé un problème sociétal en une opportunité d’affaires viable. Et elle n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. D’ailleurs, elle aspire à « continuer d’accroître de manière agressive ses revenus, à devenir une entreprise mondiale, à obtenir un bon rendement pour les investisseurs et idéalement à devenir publique ». S’il est vrai que ces aspirations peuvent sembler excessives pour une startup dirigée par des femmes, qui ont attiré moins de 3% du marché du capital-risque de l’Afrique estimé à 6 milliards de dollars l’année dernière, l’entreprise la plus soutenue par le capital-risque au Rwanda a bel et bien accroché son wagon à une étoile et il se pourrait bien que son ambition devienne réalité.
Source : Techcrunch