Peut-on continuer à soutenir nos librairies locales tout en profitant de l’ère numérique ? C’est la question à laquelle Libro.fm, une application de vente et d’écoute de livres audio, répond depuis mercredi dernier en se lançant à l’international.
Disponible dorénavant partout dans le monde et en six devises différentes, y compris l’euro, CAD, AUD, GBP, NZD, le USD, Libro.fm fait office d’antidote face à la compétitivité grandissante des géants de la vente en ligne tels qu’Amazon. Pourquoi ? Parce qu’il associe à sa plateforme plus de 2 200 librairies indépendantes dont 146 sont internationales. Audible, l’une de leurs principales concurrentes, appartient à Amazon. Est-ce un pas en avant pour le commerce indépendant ?
L’application Libro.fm, un renouveau pour les petites librairies indépendantes
Comment fonctionne ce système d’affiliation ? À chaque fois qu’un client effectue un achat sur leur site, ou paie les frais d’adhésion, Libro.fm partage ses revenus avec une librairie choisie par l’utilisateur lui-même. Le modèle économique de cette entreprise repose donc sur un principe simple mais prometteur : en achetant un livre sur cette plateforme, l’utilisateur soutient aussi son libraire local. Est-ce vraiment révolutionnaire ?
La réponse semble évidente et la demande est bien présente. D’après Libro.fm, en 2022, près de 30% de leurs utilisateurs étaient non-américains. Cela représente-t-il une réelle avancée pour le marché mondial du livre audio ? D’après une étude menée par Grand View Research, ce dernier est estimé de générer un chiffre d’affaire potentiel de 35 milliards de dollars d’ici 2030. Les offres proposées par Libro.fm y contribueront-elles ?
Libro.fm propose deux formes d’abonnement : mensuel, pour 14,99$ (soit environ 13€), qui permet d’obtenir un livre audio chaque mois, ou à la carte. Les membres bénéficient d’une réduction de 30% sur les achats individuels. La bibliothèque virtuelle de Libro.fm est d’ailleurs bien fournie : elle compte plus de 400 000 audiolivres numériques, tous exempts de DRM. Pouvons-nous qualifier cette initiative de sauvegarde des petits libraires ?
Quite à poser des questions restées sans réponses, pourquoi Mark Pearson (CEO), Carl Hartung (CTO) et Nick Johnson (Directeur créatif), les co-fondateurs de Libro.fm, ont-ils voulu se lancer dans cette aventure ? Selon Pearson, après avoir créé sa propre maison d’édition, Pear Press, il s’est rendu compte de la croissance de ses ventes de livres audio et du manque d’outils disponibles pour les librairies indépendantes qui souhaitaient participer à cette croissance. Pour ces passionnés du livre, la mission était claire : aider les petits libraires à survivre dans l’ère numérique. Mais est-ce réellement réalisable à long terme ?
Ayant passé en revue les avantages de la plateforme Libro.fm face à la compétition effrénée, une question pourrait venir à l’esprit de chaque libraire indépendant : est-ce que cette expérience est gratuite ? Oui, pour les librairies, s’associer à Libro.fm l’est. Et plutôt que d’essayer d’augmenter la taille de son équipe, qui compte actuellement 18 employés, la startup a pour objectif de maximiser les revenus qu’elle partage avec ses partenaires libraires. Mais, au vu des défis posés par l’économie numérique, est-ce un pari gagné d’avance ?
Source : Techcrunch