« C’est quand le marché descend qu’on voit ceux qui sont à poil, » disait Warren Buffet, et il semblerait bien que nos amis de la livraison instantanée de courses en fassent l’amère expérience.
Prenez Dunzo, une startup indienne spécialisée dans les livraisons locales. Il y a peu, elle a informé son équipe qu’elle repoussait le versement des salaires dans l’objectif de « rationaliser notre flux de trésorerie afin de construire une entreprise plus durable pour l’avenir ». Un futur où, comme le Titanic post-iceberg, leur personnel risque d’être notablement allégé.
Puis de l’autre côté de l’échiquier européen, pendez votre mouchoir : Getir, le géant de la livraison, a annoncé son retrait d’Espagne, d’Italie et du Portugal dans le cadre d’une nouvelle levée de fonds. Pour rappel, ce même géant avait aussi fait ses adieux à la France il y a un mois. On peut dire qu’ils aiment bien faire leurs valises !
« Quand le bateau coule, même les géants de la livraison ne savent plus où se faire livrer. »
Cependant, comme dirait l’autre, chaque nuage a sa doublure d’argent. Misfits Market, par exemple, a mis la main sur Imperfect Foods fin 2022 et s’apprête à conclure l’intégration des deux entreprises. Certes, Misfits Market a eu sa dose de licenciements en début d’année, mais son fondateur et PDG, Abhi Ramesh, annonce qu’il perçoit une « amélioration significative » de l’opérationnalité. Seul problème : le bonhomme admet que l’industrie traverse une période difficile.
Alors, voici la question du jour : comment nos amis de la livraison de courses instantanée comptent-ils survivre à ce cataclysme financier ?
Selon Ramesh, l’erreur stratégique des acteurs de ce secteur est d’avoir pris pour acquis que la croissance fulgurante de 2020 et 2021 se poursuivrait pendant les trois, quatre ou cinq prochaines années. Sauf que, retombée brutale : le rythme de la demande a fléchi. Nous sommes désormais en phase de « normalisation ».
Pour réussir, les entreprises doivent miser sur l’échelle. Problème ? C’est précisément à ce stade que toutes les enseignes cherchent à maximiser leur rentabilité. Au lieu de favoriser leurs dépenses marketing, elles les réfrènent pour économiser. Et dans le commerce en ligne, c’est l’équivalent d’un match de ping-pong avec une raquette en carton. On économise d’un côté, mais on perd de l’autre.
Source : Techcrunch