Que fait Rapyd, la start-up fintech-as-a-service qui fournit des API pour faciliter les paiements, l’émission de cartes, le portefeuille numérique et autres services financiers à des entreprises comme Uber et Ikea, avec une acquisition majeure de 610 millions de dollars ?
Elle acquiert en réalité une grande partie de PayU – le groupe de paiements de l’internet géant Prosus qui se concentre sur les marchés émergents. Mais, qu’est-ce qui motive une telle transaction et dans quel but ? Pourrait-ce être l’annonce par Arik Shtilman, PDG et co-fondateur de Rapyd, que son entreprise est « dans les dernières étapes de la finalisation d’un nouveau tour de financement de 700 millions de dollars » qui a suscité cette acquisition ?
« Rapyd, actuellement valorisée à 8,75 milliards de dollars, fait une acquisition majeure pour élargir sa portée mondiale. »
Qu’est-ce que PayU apporte à Rapyd en termes de couverture géographique ? Cette opération englobe-t-elle l’ensemble des opérations de PayU à travers le monde? Pas tout à fait, Prosus vend ce qu’elle appelle l' »Organisation Globale de Paiement » (OGP) et conservera les opérations de PayU en Inde, en Turquie et en Asie du Sud-Est, trois des régions les plus importantes pour l’entreprise.
Que traduit cette opération en termes d’ambitions pour Rapyd ? S’agit-il d’une stratégie pour élargir son emprise sur les opérations de paiement à l’échelle mondiale, en prélude à une introduction en bourse? Ses clients incluent désormais Meta, Netflix, Adidas, Inditex (propriétaire de Zara) et une centaine d’autres grandes entreprises.
Evidemment, l’acquisition de l’OGP de PayU permettra à Rapyd d’opérer à partir de 41 pays sous licence ou réglementés, ce qui renforce sa capacité à offrir une gamme plus large de capacités d’acquisition de cartes en Amérique latine et dans certaines parties de l’Europe. Qu’en est-il de l’autre partie de la transaction, c’est-à-dire Prosus ?
En février, Prosus a déclaré avoir réalisé 903 millions de dollars de revenus consolidés grâce à ses activités de paiement, avec l’Inde profitable et stimulant le taux de croissance du segment global. Mais elle a également déclaré que l’activité OGP a contribué aux pertes totales de 83 millions de dollars. Curieux, n’est-ce pas ?
Malgré les pressions négatives sur les fintech soutenues par le capital-risque, ainsi que sur celles qui sont cotées sur les marchés publics dans le contexte actuel de ralentissement du financement technologique, Rapyd prévoit de tirer parti de la situation et de réaliser d’autres acquisitions d’après Shtilman. Mais jusqu’où ira donc cette course aux acquisitions?
Source : Techcrunch
