« Les grandes réductions sont toujours bonnes à prendre, mais attention à ne pas prendre d’autostoppeurs sur le chemin de la rentabilité! » Avec cette petite boutade, essayons de décortiquer la situation colorée du service de covoiturage Lyft. L’entreprise, célèbre pour ses voitures à moustaches roses, est sur la bonne voie, mais cette route pourrait bien être jonchée de faux frais.
Tout a commencé quand Lyft a décidé de baisser ses tarifs pour attirer davantage de riders, stratégie qui semble porter ses fruits selon les résultats du second trimestre 2023. En revanche, cette affluence a un coût et le chiffre d’affaires par rider active a diminué, une conséquence directe de la décision de la compagnie d’accorder ses prix à ceux du marché, a révélé le PDG David Risher.
En chiffres, cela se traduit par une baisse de près de 5% du revenu par rider active d’un trimestre sur l’autre, tandis que le nombre de riders actifs a augmenté à 21 487 au deuxième trimestre, contre 19 552 au premier.
« C’est en travaillant dur qu’on décroche une augmentation… sauf chez Lyft où, au contraire, on baisse les prix et on augmente le nombre de riders! »
Et ce n’est pas tout! Lyft ne se contente pas de proposer des tarifs compétitifs à ceux d’Uber, l’entreprise s’emploie en plus à supprimer le fameux « surge pricing » ou « prix de pointe », épine dorsale du modèle économique d’Uber. Pourquoi ce choix audacieux? Selon David Risher, si cette pratique peut inciter davantage de conducteurs à se connecter pendant les heures de pointe, elle se révèle aussi être un frein pour les riders moins enclins à payer des frais exorbitants pour rentrer chez eux après le travail.
Heureusement, Lyft dispose d’un bon approvisionnement en conducteurs, le meilleur des trois dernières années, et ces derniers roulent plus longtemps par jour qu’en 2019. Grâce à cette main-d’œuvre abondante, le nombre de trajets touchés par le « surge pricing » a réduit de 35% depuis le premier trimestre.
Les répercussions sur le chiffre d’affaires sont notables – Lyft gagne moins d’argent- mais cette évolution est bénéfique pour les riders et pour la stratégie globale de l’entreprise. A court terme, cette suppression du « surge pricing » pourrait bien distinguer Lyft de son grand-frère Uber et lui valoir une reconnaissance spécifique.
Et pour terminer sur une note d’humour, disons que Lyft est dans une drôle de conduite : au lieu de monter les prix, ils préfèrent les laisser tomber… On peut dire que chez Lyft, c’est la chute libre… des prix bien sûr !
Source : Techcrunch