Est-ce que vous avez déjà entendu parler de Fizz? C’est un réseau social en plein essor, créé par deux anciens étudiants de Stanford. Initié comme un espace d’expression anonyme sur le campus de Stanford, Fizz se distingue par son approche innovante. Mais est-il possible pour une plateforme de ce genre de réussir à l’échelle nationale?
Habituellement, lorsqu’on parle de réseaux sociaux, le mot « anonymat » suscite des craintes. Mais pour Fizz, l’anonymat est le cœur de son modèle opérationnel. Les étudiants de Stanford sont invités à rejoindre le réseau à l’aide de leur adresse email universitaire, leur permettant de contribuer et de commenter anonymement au sein de la communauté. Les autres utilisateurs peuvent alors voter pour ou contre ces publications, impactant le “karma” du contenu et augmentant le “fizzfluence” de certains utilisateurs. Mais est-ce que ce concept peut-il réellement fonctionner?
Est-ce que l’anonymat peut réellement créer une communauté saine et engagée?
Selon Sunny Xun Liu, directrice associée du Social Media Lab à Stanford, Fizz permet des discussions ouvertes sur une grande variété de sujets, allant du « sexe, aux boissons, aux drogues, aux classes à suivre » sur le campus. Une telle diversité de sujets peut-elle séduire les étudiants?
Malgré ses racines locales, Fizz s’étend bien au-delà du campus de Stanford. Le CEO, Rakesh Mathur, révèle que le réseau est accessible dans plus de 80 universités à travers le pays et qu’il vise à s’étendre à 250 écoles d’ici la fin de l’année. Comment cette expansion a-t-elle été rendue possible ? A travers une augmentation significative des financements, avec des investisseurs tels que Owl Ventures et NEA qui ont récemment injecté 25 millions de dollars en financement de série B dans la plateforme. Mais comment peut-on justifier une telle évaluation alors que le modèle économique de Fizz est toujours un « travail en cours », comme l’admet Danielle Lay, partenaire chez NEA et observatrice au sein du conseil d’administration de Fizz?
Certes, Fizz bénéficie de l’attraction qu’il exerce sur les étudiants de première année, qui utilisent l’application pour rapidement comprendre ce qui se passe à l’école. Mais peut-on vraiment se soutenir uniquement sur une base d’étudiants universitaires? Emily Bennett, une principale chez Owl Ventures, ne voit pas d’inconvénient à la concentration actuelle de Fizz sur le marché des étudiants. Au contraire, elle suggère que Fizz pourrait toujours déterminer comment servir les membres de la génération Z à leur sortie de l’université. Est-ce un pari viable?
Néanmoins, le cheminement de Fizz n’a pas été sans obstacles. Au-delà de la question de l’évolutivité, des inquiétudes ont fait surface concernant la modération du contenu et les atteintes à la confidentialité. Les modérateurs bénévoles, principalement des étudiants, ont le pouvoir de supprimer les publications qu’ils jugent inappropriées ou offensantes, entraînant parfois des accusations de partialité. Cela met en lumière une autre question : comment Fizz peut-il assurer une modération équitable?
En dépit de ses défis, la croissance de Fizz se poursuit, et les fondateurs du réseau, Teddy Solomon et Ashton Cofer, ont récemment fait allusion à de nouveaux plans pour l’avenir de Fizz, notamment la mise à l’essai d’une fonctionnalité de marché en ligne pour permettre aux étudiants de vendre des articles entre eux. Cela préfigure-t-il un avenir prometteur pour Fizz malgré les obstacles rencontrés ?
Ainsi, Fizz est un cas fascinant d’une entreprise du numérique tentant de tirer parti de l’anonymat pour créer une communauté engagée. Le succès de son modèle et de son approche demeure cependant une question ouverte. La croissance rapide de Fizz et ses stratégies de monétisation innovantes sont-elles suffisantes pour assurer sa réussite à long terme?
Source : Techcrunch
