« La publicité est l’âme du commerce et l’ennui du consommateur », dit le dicton, et en voilà une qui va nous attraper par les poignets. Lyft, le titan du transport, a décidé de se lancer dans la publication de pubs aussi bien sur son appli que dans les voitures et les stations de vélos en partage.
Comme le souligne Zach Greenberger, le directeur commercial de Lyft, avec une pointe d’enthousiasme qu’on pourrait trouver dérangeante, nous voilà captifs de leur publicité durant tout notre trajet. En attente de la voiture, pendant que l’appli nous trouve un conducteur qui correspond à nos besoins et pendant l’ensemble de notre parcours. Et tout cela en nous exposant à des pubs supérieurs à tous les niveaux de notre expérience Lyft.
Les publicités de Lyft apparaîtront sur vos écrans ETA, lors de la correspondance avec un conducteur et pendant vos trajets.
C’est avec une certaine gourmandise qu’elle s’empare de ce filon, Uber ayant ouvert la voix en Octobre 2022. La firme prévoit un revenue de 650 million de dollars en pub cette année, un montant relativement modeste face aux 8 millards de dollars de profits qu’Uber a réalisé avec la mobilité, livraison et fret.
Plus intéressant encore, cette nouvelle source de revenue prend la forme d’un modèle qui ne nécessite pas beaucoup de capitaux. C’est une aubaine pour Lyft dont l’action a chuté de 5% depuis la publication de ses profits pour le deuxième trimestre, impactée sans doute par la baisse du revenu par utilisateur suite à une réduction de prix pour contrer son concurrent Uber.
Une chose est sûre, Lyft est bien décidé à serrer la ceinture pour se concentrer sur son activité principale de service de voiturage. C’est une manœuvre stratégique qui comporte également la fermeture de ses services de location de voitures en interne et la recherche d’un repreneur potentiel pour son activité de micromobilité partagée.
Lyft est donc prêt à passer la vitesse supérieure. Alors que le conducteur vous conduit à votre destination, des publicités apparaîtront sur son écran de tablette. La voiture elle-même pourrait devenir une petite agence de publicité ambulante. Les conducteurs peuvent même demander de donner un « coup de pouce » à leurs gains avec des revenus publicitaires et des pourboires plus élevés.
Et voilà qu’on débouche enfin sur cette curiosité absurde : les chauffeurs qui effectuent au moins 60 courses par semaine et possèdent une tablette dans leur voiture peuvent augmenter leurs pourboires de plus de 10% en moyenne. Qui a dit que la publicité n’avait pas son utilité, même pour les chauffeurs de taxi?
En somme, on ne peut pas dire que cette nouvelle initiative est une Lyft vers le succès. Mais on doit concéder que c’est une belle Lyft vers le bas, c’est-à-dire une descente vers plus de publicités et de sollicitations pour les consommateurs. En fin de compte, vous trouverez peut-être que la vraie nouveauté ici consiste à revoir la définition du mot « service » dans le contexte d’un service de covoiturage!
Source : Techcrunch
