« La vie est comme du matériel informatique. Parfois, vous devez chercher entre les interstices pour découvrir l’essentiel.” Cette déclaration n’est pas sans rappeler les récentes découvertes de la NASA, et particulièrement de son vaillant rover Curiosity, qui fait un travail digne de Sherlock Holmes sur Mars.
Conduisant tranquillement sur le Mont Sharp, Curiosity est tombé sur une curieuse topographie craquelée. Ne vous y méprenez pas, ces étranges hexagones formés dans la sécheresse sur une planète à plus de 100 millions de kilomètres ne sont pas sans intérêt pour nos amis géologues. Ces motifs sont le témoignage d’une alternance de périodes humides et sèches sur Mars, les mêmes qui, sur Terre, ont probablement permis aux premiers micro-organismes de voir le jour. Fascinant, n’est-ce pas ?
« C’est la première preuve tangible que le climat ancien de Mars a eu des cycles humides et secs réguliers, similaires à ceux de la Terre. »
Bien sûr, les scientifiques ont déjà accumulé une bonne quantité de preuves que Mars a pu soutenir la vie. Mais cette récente découverte dévoile les conditions environnementales qui auraient permis l’apparition de la vie sur la planète rouge. Et dire que ce fut possible grâce à la curiosité de regarder entre les craquelures, littéralement.
Voilà comment une simple balade sur une colline martienne peut soudainement éclairer notre compréhension de l’évolution moléculaire nécessaire à la vie.
Curiosity a découvert ces craquelures dans une zone de transition entre une couche riche en argile et une autre remplie de sulfates. Ce qui est d’ailleurs assez croustillant à propos de ces craquelures en forme d’hexagone, c’est qu’elles sont issues de l’évaporation de la boue qui, en séchant, se rétracte et forme d’abord des motifs en T. Quand l’humidité revient, ces motifs deviennent des Y qui se connectent pour créer des hexagones. C’est une sorte de recommencement perpétuel, un peu comme quand vous tentez de réparer la dernière version de votre logiciel et que les bugs ne cessent de réapparaître.
Les chercheurs sont impatients d’étudier ces craquelures martiennes pour mieux comprendre non seulement la planète rouge, mais peut-être aussi la recette de la vie sur Terre. Après tout, « Il est assez chanceux pour nous d’avoir une planète comme Mars à proximité qui garde toujours en mémoire les processus naturels qui ont peut-être mené à la vie », a déclaré Rapin. Et si la clé de l’énigme de la vie était cachée entre les craquelures ? On pourrait dire que ce serait un pas de géant pour l’humanité, bien plus grand qu’un pas de rover sur Mars.
Et voilà, même si nous ne savons pas encore exactement comment la vie est apparue sur Terre, une chose est sûre: Curiosity n’a pas fini de lever les mystères du sol martien. Alors, si la vie sur Mars se résume à des amas de craquelures et de « T » devenus « Y », n’oublions pas que parfois, le « Y » a une beaucoup plus grande histoire à raconter que le « T”. Alors que la vie se complique, gardez toujours votre « Y » !
Source : Mashable