« Dites Houston, on a un problème ! On fait un petit barbecue dans le cosmos mais on oublie de ramasser les déchets. » Ah, la conquête spatiale ! Que vous ayez grandi à l’ère Apollo, celle de la navette spatiale ou même de SpaceX, qui peut oublier l’excitation d’un décollage, le rugissement des moteurs, le jet de feu et cette magnifique traînée de fumée laissée derrière ?
Pourquoi penser à la pollution quand Tintin marche sur la Lune, n’est-ce pas ? Eh bien, c’est le tour du spatial d’avoir sa révolution écologique ! Selon une étude menée par deux scientifiques de l’Université de Nicosia à Chypre, il semblerait que le secteur spatial et ses décollages à gogo émettent autant de gaz à effet de serre que… l’industrie aéronautique mondiale. Oui, oui, vous avez bien lu. Et avec l’industrialisation galopante du secteur, le nombre de vols ne cesse d’augmenter. Avec toutes ces fusées en l’air, on risque de se retrouver avec un ciel plus chargé qu’une soirée tex-mex entre amis !
Le secteur spatial émet autant de gaz à effet de serre que l’industrie aéronautique mondiale.
Et la responsable de cette sordide affaire ? C’est notre bonne vieille RP-1 (Rocket Propellant-1 ou pétrole raffiné-1), l’essence de fusée traditionnelle depuis des décennies. Malheureusement, ce type de carburant n’est pas très réputé pour sa combustion propre. Chaque décollage à l’aide de RP-1 crée des tonnes de CO2, sans parler des particules atmosphériques appelées « suie ».
Mais pas de panique, nos amis scientifiques ne sont pas seulement doués pour pointer du doigt les problèmes, ils savent aussi trouver des solutions. En effet, un vent de révolution écologique souffle dans le secteur spatial. De nouvelles entreprises se sont engagées à construire leurs fusées autour d’un carburant différent, bien que familier : le propane. Vous n’y croyez pas ? Pourtant, il semblerait que ce cher propane, qui nous rappelle les longues soirées autour du barbecue dans notre jardin, pourrait bien être le sauveur du secteur spatial.
Le propane a l’avantage d’être un carburant très propre. Que demander de plus ? Pas de souillure atmosphérique et un impact carbone minimal comparé au RP-1. Une étude de l’Université d’Exeter a même conclu qu’une petite fusée utilisant du propane renouvelable (bio-propane) pourrait réduire les émissions de CO2 de près de 96%, comparé à d’autres fusées de même taille.
De plus en plus d’acteurs du spatial se penchent sur cette question d’écologie. Par exemple, le futur port spatial de Sutherland en Écosse a pour ambition d’être le premier port spatial neutre en carbone au monde. Comment ? En recyclant la tourbe excavée lors de sa construction, par exemple. Et l’ESA (Agence Spatiale Européenne) n’est pas en reste. Elle a récemment commandé une étude intitulée « Systèmes de transport et de lancement spatiaux ultra-verts ». Même si ce sont des projections à long-terme, on peut dire que c’est un pas dans la bonne direction.
Source : Techcrunch