« Fusion, confusion, et une bonne dose de fun : bienvenue dans le monde des jeux vidéo ! »
Le potentiel achat de Activision Blizzard par Microsoft est sur le point de se concrétiser. Après un marathon de contrôles par les régulateurs américains et mondiaux, nous voyons une lueur au bout du tunnel du classement de cette transaction, programmée pour cette année. La Commission européenne a donné son feu vert en mai dernier, la Federal Trade Commission a levé son défi administratif et des pourparlers sont en cours avec l’autorité britannique de la concurrence.
En tant que président nouvellement élu de la Communications Workers of America, l’optimisme m’envahit en voyant ces avancées. Cette fusion ne devrait pas simplement augmenter les bénéfices de ces entreprises, mais aussi enrichir le paysage compétitif du jeu vidéo, tout en garantissant les droits des travailleurs et les intérêts des consommateurs.
Les commissaires de la FTC, attentionnés, avaient exprimé leur préoccupation quant à Microsoft : l’entreprise entraverait la concurrence en empêchant les jeux vidéo les plus appréciés d’Activision d’être disponibles sur d’autres consoles et services de streaming. Pourtant, des concessions ont été faites par Microsoft pour obtenir l’approbation de la Commission Européenne, répondant à ces inquiétudes et proposant même une extension de la disponibilité des titres d’Activision sur d’autres services de jeux cloud, qui ne diffusaient pas auparavant des jeux tels que Call of Duty.
« Les concessions de Microsoft ont résolu les inquiétudes des régulateurs et ont même développé la disponibilité des jeux d’Activision. »
Pour nous les gamers, ce sont des bonnes nouvelles. Microsoft semble vouloir, par le biais de cette fusion, permettre à ses jeux d’être disponibles sur une plus grande variété de plateformes qu’Activision Blizzard ne le fait actuellement. Sony, par exemple, bloque les concurrents aux États-Unis pour faire leur apparition sur le marché des jeux au Japon.
Mais les travailleurs de l’industrie pourront également tirer de grand bénéfices de cette situation. Vous savez sans doute que l’industrie technologique et du jeu vidéo est notoirement connue pour permettre des environnements de travail toxiques et discriminatoires et pour combattre les travailleurs qui souhaitent organiser un syndicat. Mais oublions ces histoires sombres pour maintenant, passons à un sujet plus joyeux : la fusion ! Donc, Microsoft semble prendre une approche différente. L’entreprise a travaillé avec nous pour négocier un accord de neutralité du travail sans précédent, qui permettrait aux travailleurs d’Activision Blizzard de choisir librement et équitablement une représentation syndicale, si la fusion est approuvée.
Microsoft semble être, malheureusement, le seul parmi les grandes entreprises de jeux vidéo et de technologie américaines à prendre des mesures positives pour leurs employés. Par exemple, les travailleurs de Sony aux États-Unis sont dans la même position que ceux d’Activision Blizzard, se battant sous de faibles lois du travail que les entreprises ignorent souvent. L’engagement collectif joue un rôle crucial pour contrebalancer le pouvoir de l’employeur sur le marché. Il s’agit d’un changement structurel du marché du travail où qu’il se produise, permettant aux travailleurs d’obtenir des améliorations nécessaires à leurs salaires et conditions de travail grâce à leur pouvoir de négociation combiné.
Pour conclure, la fusion n’est pas si fusion et ne nous mène pas vers la confusion. Microsoft s’engage globalement à préserver les intérêts des consommateurs tout en apportant des changements positifs au marché du travail. Les consommateurs et les travailleurs ont donc tout intérêt de voir cette fusion se concrétiser. Alors, en attendant, on dit « Game on ! », pas vous ?
Source : Techcrunch
