Quelle est la relation entre les géants de la technologie américains et le gouvernement chinois? Nous avons déjà rapporté la précarité de la situation dans laquelle se trouve Apple, dans sa quête de conquête du colossal marché des smartphones en Chine, le plus important au monde. Comment peut-elle satisfaire à la fois Pékin et les politiciens occidentaux qui sont souvent en désaccord sur la réglementation des données et la censure?
Maintenant que Tesla est devenue un acteur majeur des véhicules électriques en Chine, elle rencontre les mêmes dilemmes. Une récente mise à jour de la législation anti-espionnage de Pékin pousse les entreprises étrangères à examiner de plus près les risques liés à leurs activités dans ce pays, où la sécurité nationale est une priorité absolue. La loi anti-espionnage de Pékin est-elle suffisante pour dissuader les géants de la technologie de s’aventurer dans le marché chinois?
Mais quelles sont les implications de ces nouvelles réglementations sur la circulation des données?
Les constructeurs automobiles étrangers sont présents en Chine depuis des décennies, mais les véhicules connectés à Internet ont donné naissance à une série d’exigences en matière de conformité des données qui n’affectent pas les constructeurs traditionnels. Tesla a déjà connu des réactions négatives en matière de sécurité des données dans le pays. Le week-end dernier, les médias locaux ont rapporté qu’un aéroport du sud du pays avait interdit aux véhicules Tesla de se garer en raison de « problèmes de confidentialité », bien que les déposes et les ramassages soient toujours autorisés. Un employé de l’aéroport a déclaré à la presse que « de nombreux endroits ont une règle similaire ». Comment Tesla peut-elle surmonter ces nouveaux obstacles?
En réponse à l’attention des médias, Tesla a déclaré dans un post sur Weibo que les données générées par le mode sentinelle sont « uniquement stockées hors ligne sur le dispositif USB à l’intérieur de la voiture », et contrairement à certaines autres marques, « ni le propriétaire ni Tesla » ne peuvent visualiser à distance les environs du véhicule en ligne. Mais est-ce suffisant pour rassurer les autorités chinoises?
Tesla devra bientôt se confronter à une nouvelle question liée à l’isolation des données lorsque l’option de conduite entièrement autonome sera activée pour les utilisateurs chinois. Comment une entreprise peut-elle effectivement procéder à la formation d’IA avec des données d’utilisateurs étrangers si elle est interdite d’exporter ces données vers son pays d’origine d’une part, et si elle est probablement réticente à confier à son personnel étranger ses algorithmes propriétaires pour effectuer une formation sur le terrain d’autre part?
Il pourrait y avoir une solution, selon cet utilisateur Twitter :
Nous verrons la viabilité technique d’une telle solution ou d’autres méthodes lorsque la conduite entièrement autonome arrivera finalement en Chine. Au-delà des défis liés à la vie privée, il faudra également aux équipes de Tesla « au moins 12 mois » pour adapter la conduite entièrement autonome aux conditions routières complexes de la Chine, selon le responsable de l’IA du concurrent chinois de Tesla, Xpeng. La conduite entièrement autonome a encore du chemin à faire sur le plus grand marché des véhicules électriques du monde. Alors, comment Tesla navigue-t-elle dans ce paysage complexe?
Source : Techcrunch
