Qu’en est-il de l’Internet comme source de désinformation médicale ? Prenez YouTube par exemple, fait-il assez pour lutter contre cette propagande nuisible ou choisit-il souvent l’ignorance ? Incidemment, la plateforme a actuellement choisi de se battre et a annoncé un nouveau plan de politique à long terme pour lutter contre la désinformation médicale, en particulier sur le cancer.
Ces nouvelles directives pour le contenu de santé de YouTube voleront sous trois drapeaux : prévenir, traiter et nier la désinformation. Alors que la catégorie de prévention prévoit de revoir et de supprimer les vidéos qui s’opposent aux directives établies par les autorités de confiance ou qui contredisent l’innocuité et l’efficacité des vaccins, devons-nous nous attendre à la même rigueur pour la catégorie traitement ? Et qu’en est-il de la dernière catégorie, celle du déni?
« Éliminer la désinformation médicale, une tâche en continuelle évolution ».
En commençant par les vidéos sur le cancer, YouTube a promis de retirer celles qui violent ces politiques. Ne sommes-nous pas en droit de nous demander si le contenu serait retiré uniquement s’il est en désaccord avec les définitions officielles de la maladie, ou s’il soutient les remèdes non prouvés ou controversés ? Pourtant, YouTube reste optimiste, annonçant même une collaboration avec Mayo Clinic pour créer plus de vidéos informatives sur le cancer.
Est-ce toutefois suffisant ? Et n’est-ce pas contradictoire avec l’annonce de YouTube il y a moins de deux mois, dans laquelle elle déclarait qu’elle « cesserait de supprimer le contenu qui véhicule de fausses allégations selon lesquelles des fraudes, des erreurs ou des dysfonctionnements généralisés ont eu lieu lors de l’élection présidentielle américaine de 2020 et d’autres élections présidentielles passées » parce qu’elle entravait la liberté d’expression politique.
Alors, où trace-t-on la ligne entre la désinformation médicale dangereuse et la liberté d’expression ? Est-ce acceptable de permettre la désinformation quand elle menace la démocratie, mais pas dans toutes les catégories du site ? Et pourquoi YouTube dit-elle qu’elle permettra à certaines vidéos de santé contenant des faussetés de rester si le contexte est approprié, tel que l’intérêt public ?
Il semble que YouTube, et peut-être d’autres plateformes de médias sociaux, aient encore du chemin à parcourir pour naviguer efficacement dans les eaux troubles de la désinformation médicale et de la liberté d’expression. Est-ce que l’éradication de la désinformation médicale est un objectif trop ambitieux ou simplement une responsabilité nécessaire à l’ère de l’information numérique ?
Source : Engadget
