« Quand l’Europe gratte le fond du tonneau, OMERS met les voiles ! » Peut-être vous rappelez-vous, il y a quelques semaines, d’avoir lu que OMERS Ventures, le géant de capital-risque soutenu par l’Ontario Municipal Employees’ Retirement System décidait de raccrocher les gants en Europe, seulement quatre ans après y avoir ouvert un bureau londonien, équipé une équipe et mis de côté $332 millions pour investir dans la région.
Néanmoins, si vous êtes du genre à penser que cette manœuvre est due à la morosité du marché des capital-risques en Europe, vous pouvez orienter votre boussole vers une autre direction. Au contraire, l’abandon par OMERS serait plutôt lié à des problèmes logistiques inhérents au fait d’être un unique opérateur LP, a déclaré une source interne à TechCrunch+.
« April est cruel pour OMERS, qui sous le soleil de Londres, abdique face à la froideur de l’échiquier européen. »
Bien sûr, OMERS Ventures n’a pas souhaité commenté ces informations, mais force est de constater que la situation des startups en Europe laisse à désirer. Avec un nombre de transactions de plus en plus bas, et une difficulté croissante à sortir du lot, l’ancien continent semble n’être qu’une pâle copie de l’Oncle Sam, qui lui aussi connaît quelques difficultés.
L’Europe affiche seulement 1 332 transactions au premier semestre 2023, marquant ainsi une chute de 34.2% par rapport au second semestre 2022 et une descente vertigineuse de 60.8% par rapport à l’année précédente selon PitchBook. Pourtant, malgré ses propres difficultés, les Etats-Unis restent en tête du marché des startups, avec un nombre de transactions 6,514 durant le premier semestre 2023.
Les startups européennes semblent également avoir du mal à se vendre, ou du moins, à conclure des transactions à la hauteur de leurs attentes. Au cours de la première moitié de cette année, les sorties de startups n’ont généré que 3,5 milliards d’euros ($3,8 milliards) de recettes. Si les choses ne s’améliorent pas rapidement, le marché européen ne sera pas en mesure de surpasser, voire d’égaler, le volume de sortie de ces dix dernières années.
Les investisseurs étrangers s’écartent également de ce marché. Selon les données de PitchBook, les investisseurs américains ont participé à 746 transactions en Europe au premier semestre 2023, contre 1 704 un an plus tôt. Compte tenu de la réduction du nombre d’investisseurs américains dans la région, OMERS n’aurait pas été déplacée s’il elle avait plié bagage en fonction des conditions du marché.
En fin de compte, on pourrait presque dire avec un brin d’ironie que le monde du capital-risque ne déborde pas d’omers d’opportunités !
Source : Techcrunch