Qu’est-il arrivé depuis que la Chine a modifié il y a six mois ses règles relatives aux introductions en bourse à l’étranger pour les entreprises chinoises? En effet, Pékin a renforcé son contrôle sur les entreprises cherchant à vendre des actions à l’étranger. Comme prévu, de nombreuses entreprises se sont empressées de s’adapter à ces nouvelles exigences. Et aujourd’hui, nous commençons à voir certaines entreprises obtenir l’approbation réglementaire dans cette nouvelle ère. Que sont-elles?
Parmi celles-ci, citons Zeekr, une jeune marque de véhicules électriques financée par le géant chinois de l’automobile Geely, et WeRide, une start-up de conduite autonome qui a réussi à lever plus d’un milliard de dollars. Comment ces entreprises ont-elles réussi à s’adapter à ces nouvelles règles, et surtout, comment tout cela a-t-il affecté le rythme des introductions en bourse de sociétés chinoises aux États-Unis ?
Historiquement, ces nouvelles politiques ont ralenti de manière significative le rythme des introductions en bourse chinoises aux États-Unis, qui n’ont totalisé que six pour les quatre trimestres entre le Q3 2021 et le Q2 2022, selon l’agrégateur de données financières Wind. Cependant, y a-t-il des signes de relance? Il semble que oui, le premier trimestre de cette année ayant enregistré 13 introductions en bourse chinoises aux États-Unis uniquement.
“Le premier trimestre de cette année a enregistré 13 introductions en bourse d’entreprises chinoises aux États-Unis”.
Pour mieux comprendre, Zeekr a obtenu le feu vert pour émettre jusqu’à 926 074 300 actions ordinaires sur le New York Stock Exchange, selon une annonce de la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières. Dans une autre annonce, la même commission a indiqué que WeRide avait reçu l’autorisation d’émettre jusqu’à 159 045 000 actions ordinaires sur le NYSE ou le Nasdaq. Mais quels sont exactement les enjeux de ces nouvelles règles d’introduction en bourse pour ces entreprises ?
Un des enjeux majeurs de ces nouvelles règles concerne la sécurité des données. En effet, ces deux compagnies traitent potentiellement des données qui traversent les frontières chinoises. Zeekr, dont la valorisation a grimpé à 13 milliards de dollars en seulement deux ans, a de grands projets pour vendre ses véhicules électriques à l’international. WeRide, évaluée à 4,4 milliards de dollars, est l’une des rares entreprises de conduite autonome à effectuer des tests routiers à la fois en Chine et aux États-Unis. Alors, comment ces entreprises gèrent-elles la sécurité des données transfrontalières ?
En tant que cibles importantes de l’autorité chinoise en matière de cybersécurité, elles doivent nécessairement passer par un processus d’examen de la sécurité des données avec le régulateur compétent avant toute demande d’approbation auprès de l’autorité des valeurs mobilières. Ainsi, les données sensibles qui pourraient traverser les frontières sont-elles suffisamment protégées? Ou y a-t-il des risques ?
Si nous nous souvenons bien, en 2021, la Chine a lancé une enquête sur les données de Didi peu de temps après que la géante des VTC a introduit ses actions aux États-Unis, invoquant des préoccupations quant à la gestion par l’entreprise des données transfrontalières qui pourrait constituer un risque pour la sécurité nationale de la Chine. Est-ce que le même scénario pourrait se reproduire avec d’autres entreprises chinoises cherchant à faire leur introduction en bourse à l’étranger ?
La revue de sécurité s’applique à un large éventail d’entreprises, y compris celles dont la direction est majoritairement composée de citoyens chinois, qu’elles génèrent ou non des revenus en Chine, et les opérateurs de réseau qui détiennent les données de plus d’un million d’utilisateurs chinois. Face à ces nouvelles règles strictes, certaines entreprises disposent des ressources financières et gouvernementales nécessaires pour les respecter, tandis que d’autres ont choisi la voie de la découplage en renonçant à leur marché national et en recherchant des passeports étrangers. Quel sera l’impact global de ces nouvelles régulations sur le secteur technologique chinois ?
Source : Techcrunch