« On a autant de chance de voir un chauffeur d’Uber syndiqué que de croiser un dodos dans la rue, » aurait-on pu dire il n’y a pas si longtemps. Eh bien, détrompez-vous ! L’État du Massachusetts aux États-Unis semble prêt à faire voler les dodos.
Il y a une année, une cour du Massachusetts a rejeté une mesure de vote propulsée pour 2022 qui cherchait à définir les travailleurs de la gig economy en tant que travailleurs indépendants au lieu d’employés. Aujourd’hui, il semblerait que la proposition ait du vent dans ses voiles.
L’avocate générale de l’État, Andrea Campbell, a autorisé mercredi les supporters de la proposition à commencer leur chasse aux signatures pour que la mesure apparaisse au bulletin de vote de novembre 2024.
En même temps, Mme Campbell a donné son feu vert à une initiative rivale
En effet, l’union SEIU Local 32BJ a aussi la permission de proposer une initiative de vote qui permettrait aux chauffeurs de se syndiquer et de négocier conjointement pour de meilleures conditions de travail et de rémunération. Que la guerre commence !
La proposition déposée en août par Flexibilité et Avantages pour les Conducteurs du Massachusetts 2024 – groupe soutenu par Uber, Lyft et DoorDash – qui voudrait définir les travailleurs gig comme des entrepreneurs ressemble à une proposition adoptée en Californie en 2020. Plancher salarial de 120 % du salaire minimum de l’État pour chauffeurs d’app, c’est-à-dire 18 $ de l’heure en 2023 antes pourboires. Un examen permanent de santé, assurance-accident au travail et congé maladie payé, bien que des experts et des chauffeurs de Californie aient dit à TechCrunch qu’il était presque impossible d’y être éligible.
La puissance des apps est une pomme de discorde – elles ne comptent que les heures de travail actif, comme le temps sur la route pour prendre un passager et le déposer. Donc, les heures d’attente entre toutes les autres courses peuvent rester non rémunérées.
Conduire pour Uber & co peut également être dangereux. Des chauffeurs ont exprimé leur mécontentement en dénonçant des cas de vols, agressions et même de morts, sans aucun recours possible, ni compensation des compagnies comme Uber, Lyft ou DoorDash.
La proposition reflète une similaire qui a été rejetée par la Cour suprême judiciaire du Massachusetts en 2022. À ce moment-là, le juge Scott Kafker avait exprimé que l’initiative incluait une proposition vague relative à la limitation de la responsabilité des app-based companies pour les accidents causés par leurs conducteurs.
L’initiative soutenue par l’industrie pourrait rencontrer des obstacles similaires pour atteindre le bulletin de vote. Cependant, elle pourrait aussi sauver Uber et Lyft d’un procès. Le bureau de Mme Campbell a prévu de les accuser de mal classer leurs conducteurs en tant qu’entrepreneurs en mai.
En Californie, la Proposition 22 a provoqué un débat national il y a trois ans. L’année dernière, un juge de Californie a déclaré que cette mesure enfreignait la constitution de l’État, mais une cour d’appel a soutenu la mesure en mars.
Après tout, entre un chauffeur Uber syndiqué et un dodo dans la rue, qui sait lequel on verra en premier ? Tout n’est qu’une question de perspective!
Source : Techcrunch