« Diviser pour mieux régner, ou du moins pour survivre. » – ça n’aurait pas pu être mieux dit pour GGV. GGV, la firme de capital-risque américaine qui règne depuis 23 ans et avec un historique impressionnant en Chine, va se diviser en deux branches. La raison? La montée des tensions géopolitiques qui continuent à pousser à la ‘dé-couple-isation’ entre les deux superpuissances mondiales.
GGV, célèbre pour ses paris sur ByteDance, Xiaomi et Alibaba, a annoncé jeudi matin sa transformation en deux unités indépendantes aux États-Unis et en Asie. La réorganisation est prévue d’être finalisée d’ici à la fin du premier trimestre de 2024. On ne peut pas dire qu’ils aillent de main morte avec le calendrier!
Deux branches pour une même société rappellent clairement à certains la stratégie récemment adoptée par Sequoia qui a décidé de séparer ses bras chinois et indiens du vaisseau-mère américain. Parls d’innovation, ils ont sûrement trop regardé les Transformers!
« Un air de déjà-vu avec la scission de GGV en deux branches ».
Cette décision arrive trois mois après qu’un comité du Congrès américain a lancé une enquête sur quatre fonds d’investissement américains pour leur financement des entreprises tech chinoises dans des domaines tels que les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et l’informatique quantique. Qui l’eut cru?
Les nouvelles réalités du paysage d’investissement ne semblent pas avoir laissé GGV de marbre. Bien au contraire, la firme a reconnu que « Au cours de la dernière décennie, le paysage de l’investissement a considérablement évolué et l’environnement d’exploitation est devenu très complexe. » Face à ces nouvelles réalités, GGV évolue également. On a hâte de voir le résultat de leur mue!
Pour sa part, la branche américaine de GGV, dirigée par les partenaires directeurs Glenn Solomon, Hans Tung, Jeff Richards et Oren Yunger, va principalement investir en Amérique du Nord, en Amérique latine, en Israël, en Europe et dans les entreprises transfrontalières Inde/États-Unis.
Quant à la branche asiatique de GGV, dirigée par les partenaires directeurs Jenny et Jixun Foo, elle va se concentrer sur la Chine, l’Asie du Sud-Est et l’Asie du Sud à partir de son siège régional à Singapour.
En parlant de ressemblances, GGV et Sequoia ne seront pas les seules à devoir séparer leurs opérations chinoises. En effet, en août, le Président Biden a signé un décret interdisant les investissements américains dans les trois secteurs critiques susmentionnés (IA, semi-conducteurs et informatique quantique) dans le but de freiner les ambitions militaires de la Chine. GSR Ventures, Qualcomm Ventures et Walden International étaient également dans le collimateur du comité du Congrès aux côtés de GGV.
En conclusion, il semble que GGV et Sequoia « parient chacun sur leur branche »! Qui sait, peut-être que cette décision se révélera être un véritable « partage des gains » pour les deux entreprises.
Source : Techcrunch