“Dans le monde de la technologie, on dit que les diamants sont éternels. Je suis ici pour vous dire que dans le monde des batteries, c’est le silicone qui brille de mille feux !” AquaLith, l’entreprise qui porte un regard résolument optimiste sur l’avenir des batteries, semble avoir trouvé une martingale qui pourrait valoir des milliards. Leur tour de passe-passe ? Ils ont réussi le pari de développer des composants de batteries qui ne reposent pas sur les métaux rares habituellement exploités dans la fabrication des batteries lithium-ion. En effet, avec l’essor des véhicules électriques, ces métaux deviennent de plus en plus recherchés et par conséquent, de plus en plus chers.
Les chiffres donnent le vertige. Selon McKinsey & Company, les revenus générés par la chaîne de valeur de la batterie lithium-ion pourraient bondir de 85 milliards de dollars en 2022 à plus de 400 milliards en 2030. Les matériaux actifs et la fabrication des cellules pourraient être les principaux bénéficiaires de cette manne.
Forte d’une licence exclusive de l’Université du Maryland, basée sur les travaux des chercheurs Chunsheng Wang et Kang Xu, AquaLith est en course pour fabriquer des batteries « plus denses, moins chères et plus sûres » en transformant leurs composants majeurs : l’anode négative, la cathode positive et l’électrolyte qui transfère les ions entre les deux électrodes.
AquaLith transforme les composants majeurs des batteries pour les rendre plus denses, moins chères et plus sûres
Il est inutile de rappeler que les cathodes représentent près de 40% du coût des matériaux de la batterie. Pour faire baisser la facture, AquaLith a trouvé une méthode astucieuse : la cathode sans cobalt, qui permet de remplacer l’utilisation de nickel et de cobalt par des matières premières beaucoup plus courantes tout en conservant une densité énergétique élevée. Cette technologie offre donc des perspectives séduisantes pour les constructeurs de voitures électriques, qui sont de plus en plus dépendants de l’approvisionnement en composants de batteries que contrôle la Chine, alors que les tensions géopolitiques s’intensifient.
Mais AquaLith ne s’est pas arrêtée là et a jeté un regard critique sur les anodes. Au lieu du graphite habituel, l’entreprise a opté pour des microparticules de silicium, qui, selon le fondateur et PDG Greg Cooper, peuvent réduire le coût de l’anode de plus de 75% tout en augmentant la densité énergétique de plus de 40%. Un coup de pouce non négligeable dans la course à la réduction des coûts!
Enfin, côté sécurité, l’entreprise remplace l’électrolyte à base de solvant organique par un électrolyte à base d’eau, qui n’est pas inflammable. Au vu de l’augmentation significative du nombre de véhicules électriques, cette précaution est loin d’être superflue.
Le plus drôle dans cette histoire ? AquaLith pourrait bien devenir son propre client ! Traditionnellement, une entreprise comme AquaLith vendrait ses composants aux fabricants de batteries. Mais avec de plus en plus de constructeurs automobiles qui deviennent eux-mêmes fabricants de batteries, AquaLith envisage de s’insérer dans leur cycle de développement en leur proposant ses produits. Encore un pari audacieux pour l’entreprise qui ne manque décidément pas d’énergie. Ha ha !
Source : Techcrunch