« Avec Internet, on n’a jamais été aussi connecté… mais on n’a jamais été autant harcelé », ai-je entendu un jour. Et notre chère Olivia Deramus semble penser la même chose. Deramus, une native de Washington D.C. avec un background en relations internationales et un parcours humanitaire, a fini par tomber malgré elle dans la marmite entrepreneuriale. Elle s’est posée une question cruciale : où sont les espaces numériques sûrs pour les femmes ?
Les trolls, le harcèlement, les abus sont monnaie courante sur la toile, sans oublier la honte générale envers les femmes sur des thématiques de beauté et de corps. Avec l’expérience personnelle des horreurs des réseaux sociaux, et face à cette frustration des femmes vis-à-vis de cette absence de communauté numérique, a germé en elle une idée. Sa réponse à toute cette cacophonie en ligne : Communia, un réseau social destiné à celles qui s’identifient comme femmes. Finis les trolls et le paraître, place aux vraies connexions.
Communia ambitionne de créer la rencontre digitale entre personnes réelles, d’offrir une architecture nouvelle à la connexion sociale : le pari est lancé ! »
Depuis son lancement en Beta en 2020, Communia a attiré des téléchargements par milliers et aujourd’hui, elle se voit prête à passer à la vitesse supérieure. Deramus envisage une levée de fonds via des VC. Ce fut d’ailleurs lors d’un happy hour de TechCrunch à Los Angeles cette année, qu’elle a décidé de s’inscrire à notre Startup Battlefield Competition, au milieu de 200 entreprises concurrentes pour décrocher le jackpot. Elle avait déjà participé à la Disrupt en 2022 et l’ambiance dynamique l’avait fortement inspirée.
Communia est une sorte de mélange de vos plates-formes sociales préférées, offrant des fonctionnalités de journal intime privé, à la Tumblr, et des posts publics impulsifs, à la Twitter. L’appli propose aussi un volet de bien-être avec des outils de développement personnel et de suivi de l’humeur, et des groupes de discussions organisées sur des thèmes précis. C’est ce savant mélange qui fait de Communia un produit vraiment unique en son genre, se félicite Deramus.
Techniquement, les hommes cisgenres sont autorisés sur la plateforme, mais ils ne sont pas franchement encouragés. Deramus défend cette position : « Toutes les autres plateformes de médias sociaux sont créées pour eux. Il est important d’avoir un espace spécifiquement dédié aux conversations que la plupart du temps, les hommes cis rendent difficiles. »
Deux ans après le lancement de l’entreprise, Deramus a dû faire face à une sommation de cesser et de désister d’une entreprise beaucoup plus grande et prospère. À l’origine, Communia avait pour nom « the Restless Network ». Ne pouvant se permettre de lutter juridiquement contre cette grande entreprise, elle a décidé de renommer l’entreprise. « Je suis vraiment satisfaite de notre nouveau nom », confie-t-elle. « Communia est plus représentatif de ce que nous faisons — nous sommes une application de soutien communautaire ».
Deramus est maintenant à la recherche d’investisseurs pour passer à la vitesse supérieure. Certains annoncent déjà la mort de Facebook, l’éparpillement d’Instagram, la désintégration de Twitter et TikTok comme l’unique récréation des enfants. Le trône des médias sociaux est donc vacant ; l’heure est aux innovateurs prêts à reprendre le flambeau. Et pourquoi pas Communia ?
Deramus espère ramener la vraie connexion, particulièrement honnête et encourageante, aux utilisatrices de médias sociaux, mais surtout aux femmes, 55% d’entre elles affirmant ne pas pouvoir être elles-mêmes en ligne. « Communia cherche finalement à redéfinir ce qu’est un réseau social », conclut-elle.
Source : Techcrunch