« Qui embrasse trop mal étreint, » somme nous, petits Français. Et la commission Européenne semble enfin rendre son verdict avec cette leçon à l’esprit. Intel essaie sans doute d’étreindre trop fortement le marché des CPU, un peu comme un enfant avec son nouvel ami imaginaire…ce qui lui a valu une amende somptueuse de 376,36 millions d’euros ($400 million). Un vrai coup de massue pour le petit prodige des processeurs!
Eh oui, nos amis du géant technologique se sont un tantinet trop investis dans le jeu de « moi, rien que moi » du marché des processeurs. Depuis leur château fort de silice, ils auraient distribué des pots-de-vin bien dodus à des fabricants comme HP, Dell et Lenovo. Leur crime? Avoir eu le toupet d’acheter presque tous leurs processeurs…d’Intel! Ajoutez à cela des paiements pour retarder ou emmêler complètement le lancement de produits alimentés par la concurrence…et l’on parle alors de « restrictions flagrantes ».
« Dans l’hyper-compétition des CPU, Intel se prend un CPU (Coup Pour l’Union) européenne. »
C’est un long parcours judiciaire, parcourant les différents palais de justice européens, qui amène finalement Intel à ce point. Selon le jugement, leur comportement nuisait à la capacité des concurrents à…concourir, tout simplement. Comme cavaliers sans monture devant un hippodrome, les concurrents d’Intel auraient regardé avec hargne leur adversaire les distancer.
Mais il y a eu un revirement de situation l’année dernière! La Cour européenne, deuxième plus haute instance judiciaire du continent, a conclu que l’analyse de la Commission sur les plans de remises d’Intel était quelque peu…défaillante. Selon la Cour, impossible de déterminer l’impact précis des agissements d’Intel sur le marché. Adieu donc l’amende d’un milliard d’euros… Mais il reste tout de même le constat que les « restrictions flagrantes » d’Intel viole le droit européen.
Nous avons même quelques exemples, offerts on ne peut plus généreusement par la Commission, de comment Intel a manipulé le marché. Concevoir un ordinateur avec le CPU d’un concurrent, c’était comme un chemin semé d’embûches, avec Intel jouant le rôle du troll malicieux en embuscade. Retards organisés, distribution limitée, c’est un véritable festival de coups bas qui nous est dépeint ici.
Aujourd’hui, la Commission a donc décidé de punir uniquement pour les « restrictions flagrantes », et non pour la portion de l’histoire associée aux remises. De cette façon, si Intel souhaite nous en offrir le spectacle, il se pourrait qu’un autre épisode de cette saga judiciaire s’ouvre bientôt.
Source : Engadget