« Nous avons beau nous équiper de voitures électriques pour sauver la planète, de temps en temps, nous avons encore besoin de faire des petites pauses sur le chemin de l’électrification! » dirait-on chez Ford. Lundi dernier, Ford annonçait la suspension de la construction de son usine de batteries pour voitures électriques située dans le Michigan. Et l’équipe ne mâche pas ses mots : Ford « fait une pause dans les travaux et limite les dépenses sur le projet Marshall jusqu’à ce que nous sommes confiants quant à notre capacité à exploiter l’usine de manière compétitive. »
Qui aurait cru qu’un problème de pause-café pourrait freiner la production de batteries ? Cette usine inaugurée plus tôt cette année avait pour vocation de produire des batteries sous licence CATL, une entreprise chinoise. Aucune précision n’a été apportée quant à la durée de cette pause, alors croisons les doigts pour que ce ne soit pas une éternelle sieste.
Une pause dans le green energy, mais pas une panne définitive.
Devinez qui arrive en ville la veille de cette annonce fracassante ? Le seul et unique, président Biden, pour protester aux côtés des travailleurs en grève. De là à dire qu’il n’y a pas de mauvaises coïncidences, il n’y a qu’un pas. Les grèves des United Auto Workers ont récemment gagné du terrain, s’étendant à 38 sites dans 20 États.
Cette usine de 3,5 milliards de dollars, qui devait griller les feux verts en 2026, était prête à produire des batteries lithium-fer-phosphate pour nos chères voitures électriques, offrant ainsi des emplois à au moins 2 500 travailleurs de l’automobile et stimulant la production locale de ces fameuses batteries EV. Cependant, le projet est freiné par l’incertitude alors que l’administration Biden pèse les régulations qui pourraient empêcher les entreprises américaines de travailler avec certaines entreprises chinoises.
Le président du UAW, Shawn Fain, n’a pas hésité à taxer la fermeture de Ford de « honteuse menace à peine voilée de supprimer des emplois ». Sur X (anciennement Twitter), il a posté lundi : « Fermer 65 usines au cours des 20 dernières années n’était pas suffisant pour les Big Three, maintenant ils veulent nous menacer de fermer des usines qui ne sont même pas encore ouvertes. Nous demandons simplement une transition juste vers les véhicules électriques et Ford fait plutôt le pari de la course vers le bas. »
Il semblerait que le chemin vers l’électrification ne soit pas aussi fluide qu’une route de campagne en été. Mais comme dirait l’autre, ce n’est pas parce qu’on a une crevaison qu’on doit jeter le vélo !
Source : Engadget