Comme on dit souvent en plaisantant, « Le temps c’est de l’argent, excepté sur l’A4 un vendredi soir ». Mercedes-Benz semble avoir pris cette blague au sérieux et propose de vous aider à récupérer quelques précieuses minutes avec son nouveau système de conduite automatisée. Plus besoin de regarder la route ni de poser les mains sur le volant, vous pourrez désormais regarder un film ou taquiner votre passager sans soucis.
Sceptique? Je l’étais aussi, jusqu’à ce que j’ai l’occasion de tester la toute nouvelle berline tout électrique EQS de Mercedes équipée de ce fameux système Drive Pilot sur une autoroute de Los Angeles. Verdict ? Une fois passé le pétillant de la nouveauté, c’était presque ennuyeux.
« Le système Drive Pilot de Mercedes est à la fois surprenant et étrangement banal. »
Mercedes a reçu l’approbation des régulateurs californiens pour vendre ou louer des véhicules équipés d’un système de conduite automatisée partielle qui permet de conduire mains libres et sans regarder la route sur certaines autoroutes. Le Drive Pilot n’est pas un système de conduite autonome comme ceux développés par Waymo et Cruise, mais cela ne dissuade pas la marque allemande de vouloir obtenir l’approbation de chaque organisme régulateur des différents états des États-Unis, même où aucune restriction directe n’interdit l’utilisation de telles technologies.
Le Drive Pilot de Mercedes est considéré comme une technologie Level 3 d’automatisation conditionnelle, ce qui le place au-dessus des systèmes Level 2 équipant la plupart des véhicules modernes. En gros, au niveau 2, le conducteur est toujours impliqué – les yeux sur la route comme avec les systèmes BlueCruise de Ford ou Super Cruise de GM, ou les mains sur le volant à l’instar du pilotage automatique de Tesla. Le Drive Pilot va plus loin en donnant la possibilité au conducteur de se détacher complètement de la conduite dans certaines conditions.
Comment cela fonctionne ? Grâce à un cocktail de technologies : des radars longue portée, un lidar, une caméra stéréo multi-usage, des capteurs ultrasoniques pour la détection des véhicules proches, des microphones pour capter les bruits de sirènes, une myriade d’antennes pour une localisation GPS précise et même un capteur d’humidité à l’intérieur de la roue pour savoir si la route est mouillée. Pour que le système fonctionne, la circulation doit être inférieure à 40 miles par heure, il doit y avoir un véhicule en tête, les conditions de la route et la météo doivent être bonnes et la voiture doit circuler sur une route cartographiée.
J’ai moi-même pu tester le Drive Pilot sur les autoroutes bouchées de Los Angeles. Une fois le système de conduite automatisé enclenché, j’ai laissé la voiture faire le travail. Au début, c’est déroutant. Puis, peu à peu, je me décontracte et je commence à me rendre compte à quel point l’autoroute est jonchée de détritus.
Je décide donc d’aller plus loin dans les activités secondaires. Je réponds à quelques e-mails sur mon téléphone avec des phrases complètes et soignées, chose impossible auparavant. Je partage aussi mes vidéos YouTube préférées avec mon passager sur l’écran géant au centre de la voiture et je retrouve même mes instincts d’antan en lisant les nouvelles dans un exemplaire papier du Los Angeles Times.
Drive Pilot sera disponible sur les modèles EQS et S-Class de 2024. Tous les véhicules seront équipés du matériel nécessaire, mais il faudra débourser 2 500 dollars pour l’abonnement de la première année. Qui sait, peut-être qu’un jour je m’y ferai, comme pour le régulateur de vitesse adaptatif. En attendant, je préfère profiter de l’accélération instantanée de cette EQS lors de mon retour à la base.
Source : Techcrunch