Le changement climatique est-il vraiment une menace impossible à surmonter ? Plus nous retardons les actions législatives nécessaires, plus cela semble être le cas. Plusieurs experts dans le domaine de l’environnement et de la démocratie, dans leur livre Democracy in a Hotter Time: Climate Change and Democratic Transformation, argumentent que l’écologie américaine et la démocratie sont des destins de plus en plus liés et que seul un renforcement de nos institutions existantes nous permettra de résister au « longue urgence » qui s’annonce.
L’auteure contributrice et professeure adjointe en environnement et durabilité à l’Université de Buffalo, Holly Jean Buck, explore comment le changement climatique accéléré, l’internet moderne et la renaissance récente de l’autoritarisme se renforcent mutuellement, amplifiant leurs impacts négatifs. Mais qu’en est-il réellement ?
« Le changement climatique, l’autoritarisme et l’Internet se renforcent mutuellement et amplifient leurs impacts négatifs »
Les collines en flammes, les ciels rougeoyants, les lits de rivières desséchés et l’expansion des eaux brunes submergeant les toits humains sont le décor de notre 21ème siècle, mais quel est le scénario ? Selon l’auteure, l’histoire de ce siècle tourne autour de la transition énergétique, une transformation totale de l’énergie et de l’utilisation des terres pour éviter les impacts dévastateurs du changement climatique.
Le défi est de plus en plus urgent. Nous sommes confrontés à l’autoritarisme : 54% de la population mondiale, soit environ 4 milliards de personnes, vit sous la tyrannie de régimes autoritaires ou semi-autoritaires. L’essor de l’Internet a permis à la fois de soutenir les soulèvements démocratiques et de renforcer les dirigeants autoritaires grâce à des mèmes et des algorithmes post-vérité optimisés pour propager la colère et la haine. Cette réalité rend-elle le consensus politique et la construction de l’infrastructure nécessaire à la transition énergétique impossibles ?
Il est indéniable que le paysage médiatique actuel a une grande influence sur notre démocratie, mais nous devons aussi nous interroger sur l’influence qu’il a sur notre capacité à répondre au changement climatique. Les algorithmes qui maximisent le temps passé en ligne pour augmenter les profits publicitaires ont découvert que la colère et la haine nous font cliquer. Les notifications nous rendent addictifs, alimentant l’industrie de l’outrage sans cesse grandissant.
Il est évident que l’Internet n’est pas la connexion globale dont nous rêvions. De nombreux travaux soulignent les contours et les dynamics de l’écologie médiatique actuelle et son impact, mais d’autres remettent en question l’idée que tous nos problèmes peuvent être attribués aux médias sociaux. Alors, sommes-nous en train de prendre la mauvaise direction ?
Source : Engadget
