« On dit que les grandes choses commencent toujours petitement, mais qui aurait pensé que des trous d’un angström de large pourraient faire une grosse différence dans la consommation d’énergie mondiale ? »
En effet, incroyable mais vrai, 10 à 15% de l’énergie de notre belle planète est pompée dans l’activité étonnamment peu glamour de la séparation des gaz. Cela se fait généralement à l’ancienne, par distillation, une pratique chère et énergivore. Imaginez des installations chimiques larges comme des villes, d’énormes colonnes qui s’élèvent dans le ciel, et un labyrinthe de tuyaux baignés dans une mer de chaleur dégagée par les combustibles fossiles. Un tableau assez sombre, n’est-ce pas ?
« Il existe une autre manière plus discrète et économe en énergie : la séparation gazeuse par membrane ! »
Imaginez un filtre, permettant à un gaz spécifique de passer tout en bloquant les intrus. Pas besoin de cuisinière à gaz ici, seule une pression adéquate, fournie par un compresseur électrique, suffit. Une véritable révolution à laquelle participe la société Osmoses, jeune pousse de l’industrie technologique issue du MIT et de Stanford.
Les membranes produites par Osmoses sont si minces – seulement quelques centaines de nanomètres – qu’elles nécessitent des couches supplémentaires pour leur conférer une certaine structure. Mais comme nos grands-mères l’ont toujours dit, ce sont les petites parcelles qui font les grands champs. En effet, sur ces couches élancées se trouvent des trous de la taille d’une angström, soit environ la même taille que des molécules de gaz. Non, vous ne rêvez pas !
Lancée en 2021 par Holden Lai, Francesco Maria Benedetti, Katherine Mizrahi Rodriguez et Zachary P. Smith, la startup a rapidement attiré l’attention des investisseurs, réalisant une levée de fonds de 3 millions de dollars en novembre de la même année. Et ce n’est pas fini : la jeune pousse vient de lever 11 millions de dollars supplémentaires.
Osmoses parie sur le marché de l’hydrogène, « la molécule qui définit la transition énergétique en termes de gaz alternatif pouvant remplacer les solutions actuelles », selon Benedetti. Un pari audacieux, qui pourrait faire du gaz de l’hydrogène la superstar de l’énergie de demain… ou devrais-je dire d’aujourd’hui ?
Ainsi, comme l’a enseigné David contre Goliath, il semblerait que la taille ne fait pas tout. Qui sait, peut-être que dans le futur, notre planète pourrait se réchauffer au rythme des perforations d’angström, laissant les géants des combustibles fossiles dans l’ombre. Mais ne vous inquiétez pas, ils ne feront pas une « crise de gaz »!
Source : Techcrunch