Les femmes et les fondateurs sous-représentés doivent-ils attendre que l’industrie du capital-risque se transforme ? Que pouvons-nous faire en attendant ?
L’organisation pour laquelle je travaille, Village Capital, a récemment collaboré avec la Société financière internationale (IFC), des chercheurs universitaires, et un consortium de partenaires pour identifier des solutions afin de corriger les disparités dans le comportement des investisseurs lors de l’évaluation des startups. Quels conseils pouvons-nous donner aux fondateurs sur la base de nos conclusions et des autres études de recherche, en soutenant une accélération à plus de 100 fondateurs sous-représentés ?
Le constat est évident : lors du processus de diligence raisonnable, les investisseurs ont tendance à poser aux startups dirigées par des femmes des questions principalement axées sur le risque, tandis que les entreprises dirigées par des hommes sont plutôt interrogées sur la croissance. N’est-il pas temps de changer cette approche ?
La majorité des entrepreneurs répondent aux questions qui leur sont posées de manière à s’aligner sur l’orientation de la question.
Qu’est-ce qui empêche un entrepreneur de détourner une question axée sur le risque vers un argument lié à la croissance ? Par exemple, si un investisseur vous interroge sur les effets négatifs potentiels d’une nouvelle réglementation, pourquoi ne pas saisir également l’occasion pour souligner comment cette même réglementation pourrait stimuler la croissance de votre entreprise ? C’est exactement ce que préconise Kimbberley Abbott de Vested Impact, une startup qui évalue l’impact quantifiable des entreprises. Et si cette approche devenait la norme ?
Les investisseurs évaluent principalement le potentiel d’une équipe fondatrice, ce qui est difficilement quantifiable. Une piste possible serait de mettre en avant l’évolution de votre stratégie avec le temps, montrant ainsi votre capacité à apprendre, vous adapter et progresser. Avez-vous déjà pensé à documenter les changements apportés à votre MVP en fonction des retours utilisateurs ou les modifications de votre modèle d’affaires basées sur les retours des financeurs ?
Nous constatons une augmentation notable de l’intérêt des femmes entrepreneurs pour les levées de fonds non basées sur des capitaux propres. Une véritable prise de conscience est en cours et elle semble vouloir détrôner le financement par capital-risque, autrefois considéré comme le saint graal de la finance d’entreprise.
Des outils numériques ont été développés pour aider les entrepreneurs à explorer plus largement le spectre des options et évaluer initialement leur pertinence. Encore faut-il savoir s’en servir. Et si vous pouviez convaincre vos futurs investisseurs de la même façon que vous avez convaincu vos clients ?
Même si ces conseils peuvent aider les femmes entrepreneurs et les fondateurs sous-représentés à contourner les biais des investisseurs à court terme et à améliorer leurs chances de sécuriser un investissement, le défi reste aux investisseurs de modifier un système de financement défectueux de l’intérieur. Quand pouvons-nous espérer que cela change ?
Source : Techcrunch
