Que se passerait-il si deux poids lourds de l’industrie de la téléphonie mobile au Royaume-Uni fusionnaient pour créer un opérateur géant de 19 milliards de dollars? C’est la question que beaucoup se posent alors que Vodafone et Three, détenus par Hutchison, ont annoncé en juin de cette année leur intention de fusionner dans le cadre d’une opération sans numéraire. Mais, cette fusion pourrait-elle franchir les réglementations?
La nouvelle phase de cette histoire s’est ouverte aujourd’hui avec l’annonce par la Competition and Markets Authority, le principal régulateur antitrust du pays, qu’elle ouvre une enquête sur cette fusion. Au-delà des entreprises elles-mêmes, quels sont les autres acteurs susceptibles de donner leurs avis sur les conséquences de cette fusion sur la concurrence ?
L’entité combinée comptera près de 28 millions d’abonnés et sera estimée à près de 15 milliards de livres sterling (nearly $19 billion at today’s rates). À qui profite ce méga opérateur, détenue à 51% par Vodafone et 49% par Hutchison?
La date de clôture officielle de la phase 1 de l’enquête reste inconnue. Le processus d’enquête pourrait prendre plusieurs mois, voire années.
Alors que l’enquête est en cours, quelles pourraient être les implications pour les startups et le paysage technologique? À première vue, cette fusion réduirait le paysage concurrentiel des opérateurs pour les nouveaux venus désirant négocier pour de la bande passante et autres services. Est-ce un avantage ou un inconvénient?
En effet, cela pourrait simplifier les accords de service ou les rendre plus coûteux, mais cela rendrait aussi la concurrence contre les acteurs établis plus redoutable. Ceux qui construisent et vendent des services aux opérateurs auront également une base de clients potentiels réduite. Et qu’en est-il des consommateurs qui auront en fin de compte moins de choix?
Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, souligne l’importance de cette fusion en déclarant que « des millions de consommateurs et d’entreprises au Royaume-Uni dépendent des réseaux mobiles de Vodafone et de Three pour rester connectés ». Quels pourraient être les impacts sur les prix et les options disponibles pour les clients si cette fusion affecte la concurrence au Royaume-Uni?
D’un autre côté, qu’en est-il des économies d’échelle en télécommunications? L’une des caractéristiques clés de cette fusion est que Vodafone ne paie pas en liquide, mais prend en charge la dette accumulée par Three. Les entreprises déclarent que l’entité combinée les aiderait à effectuer les investissements nécessaires dans la 5G. Quelle est leur vision à long terme pour le déploiement de la 5G et l’accès haut débit fixe?
Pour conclure, la CMA tient à préciser que « par la loi, elle ne peut prendre en compte d’autres effets potentiels qu’une fusion pourrait avoir, par exemple, sur l’emploi ou l’accès aux données personnelles ». Cela soulève une question importante : qu’en est-il de la sécurité nationale dans cette affaire, étant donné les liens chinois de Hutchison? Devrions-nous être préoccupés?
Source : Techcrunch
