« Dans le domaine de la technologie, il y a toujours une surprise en réserve, comme la surprise d’un miroir », c’est ce que vous ressentirez en lisant le drame fascinant de EyeEm, une plateforme de photos basée à Berlin, autrefois considérée comme l’un des challengers d’Instagram en Europe. Cependant, les temps glorieux sont révolus, et EyeEm a récemment été placé en faillite par Talenthouse lors d’une vaste restructuration de leur entreprise. La bonne nouvelle est que EyeEm a maintenant un nouveau propriétaire, le géant espagnol de l’imagerie Freepik.
Le plan de Freepik est d’intégrer la bibliothèque de photos de EyeEm – qui compte environ 160 millions d’images et une communauté de près de 150 000 photographes – à sa propre plateforme. Comment cela affectera la marque EyeEm reste indéfini.
Freepik n’a pas voulu divulguer le montant payé pour EyeEm, mais à titre de comparaison, Talenthouse l’avait acquise en 2021 pour la somme de 40 millions de dollars. En plus de la transaction, Peter Willard, responsable technique de longue date de EyeEm, et deux autres employés sont restés actifs sur la plateforme.
« EyeEm a été rachetée par Freepik suite à ses difficultés financières. »
Joaquin Cuenca Abela, le PDG de Freepik, explique que l’ajout d’EyeEm va permettre à l’entreprise d’améliorer sa collection de photographies, notamment par l’introduction de l’IA, qui complémentera le contenu photo actuel. De plus, un effort sera fait pour payer les sommes dues aux créateurs sur EyeEm, une initiative cruciale pour préserver la crédibilité de l’entreprise auprès de la communauté des photographes.
D’un autre côté, Talenthouse, une plateforme britannique de création d’idées, semble avoir fait de l’achat de marques numériques en difficulté une habitude. Cependant, ses propres problèmes financiers l’ont forcée à tenter d’éviter sa propre faillite en plaçant EyeEm sous protection judiciaire en Allemagne.
Pendant ce temps, en Espagne, lorsque EQT a acquis une participation dans Freepik en 2020, la startup a été estimée à environ 250 millions d’euros. Joaquin Cuenca Abela a cependant refusé de confirmer cette évaluation.
Tout ceci nous rappelle que la réussite n’est pas toujours une garantie dans le monde des startups. EyeEm, avec ses grands rêves et son esprit innovant, aurait pu être le prochain grand succès de l’internet européen. Cependant, les défis de la scalabilité et la concurrence intense des grandes entreprises ont eu raison d’elle. La question reste de savoir si Freepik pourra rentabiliser son nouvel achat, et si EyeEm pourra retrouver sa gloire passée.
C’est là que se termine notre histoire, et comme disent les Espagnols, « el que no arriesga, no gana », ou si vous préférez, « qui ne risque rien n’a rien ». Mais dans le cas de Freepik, pourrait-on dire « qui ne « shoot » rien, n’a rien » ?
Source : Techcrunch