« Investir dans les personnes plutôt que dans les entreprises, c’est comme essayer de construire un château de cartes avec des moyens de paiement numériques – ça semble fou, mais c’est parfaitement possible! »
Lorsque Slow Ventures a annoncé qu’elle allait consacrer 20 millions de dollars à l’investissement dans les créateurs individuels, le confusion a régné. Sam Lessin, l’associé général de l’entreprise, a répond avec une réplique mémorable : « Ce n’est certainement pas de la servitude pour dettes ». Bien que les propos de Lessin n’aient pas rassuré, ce type d’opérations de capital-risque – des investissements dans des personnes plutôt que dans des entreprises – a commencé à sembler un peu moins bizarre.
Des entreprises comme Spotter et Jellysmack financent le catalogue de YouTubers en échange d’argent immédiat, tandis que Creative Juice financera un créateur en échange d’une partie des revenus sur une période définie. Mythical, le studio de divertissement appartenant aux stars de YouTube Rhett et Link, a lancé un fonds de capital-risque de 5 millions de dollars pour les créateurs en 2021.
« Ce qui semblait autrefois intimidant, voire prédateur, est en train de devenir une nouvelle réalité. »
L’an dernier, Slow Ventures a conclu un accord avec Marina Mogilko, une YouTuber spécialisée dans l’apprentissage des langues et co-fondatrice de la plateforme LinguaTrip. En échange de 1,7 million de dollars de capital, elle cédera à la société de capital-risque 5% de ses revenus pendant 30 ans.
Slow Ventures a conclu six ou sept accords avec des créateurs jusqu’à présent, et espère en conclure quelques-uns de plus d’ici la fin de l’année. Si un créateur soutenu par Slow décide d’aller à l’école de droit, ils n’auront pas à payer de pénalité à la société de capital-risque.
Les attentes élevées du public pour une nouvelle vidéo chaque semaine ne sont qu’un des soucis d’un créateur Youtube. Si on ajoute à cela le risque qu’un créateur décide du jour au lendemain de lever le pied ou de changer radicalement de voie, ça donne un cocktail Molotov pour tout investisseur. Le fait que les accords soient structurés pour perdurer sur plusieurs décennies est la solution trouvée par Slow pour amortir ce risque tout en offrant une flexibilité optimale au créateur.
Puis finalement, si une star YouTube décide de passer le barreau, tant pis! Il suffira à Slow de passer… à une autre star! Comme quoi, il y a toujours une solution pour ceux qui pensent… ralenti!
Source : Techcrunch