Une grande startup de la fintech, Tradeshift, a-t-elle vraiment renvoyé son co-fondateur sur des allégations de harcèlement et d’agression sexuelle ? Tradeshift, une entreprise à un stade avancé de la fintech, ayant recueilli plus de 1 milliard de dollars en capital-risque et en dettes, a renvoyé son co-fondateur Christian Lanng, évoquant des « allégations graves de harcèlement et d’agression sexuelle » et « un manquement grave sur plusieurs fronts », selon une déclaration de l’entreprise publiée mardi.
James Stirk, l’ancien directeur des revenus, a été nommé PDG par intérim. Mais, où se situe le vrai du faux dans cette affaire ? Lanng a farouchement nié les allégations. Les choquants événements nous rappellent que le monde de la tech reste loin d’être exempt de tels scandales.
Néanmoins, Tradeshift continue d’attirer de nombreux investisseurs. En effet, sa plateforme de fintech B2B pour les paiements, la gestion de la chaîne d’approvisionnement et les services de marché entre acheteurs et vendeurs, a conquis de grands noms comme la HSBC, Goldman Sachs, American Express et Intuit. En juillet dernier, HSBC a même investi 35 millions de dollars.
Tradeshift, en dépit des graves accusations portées contre son co-fondateur, est parvenu à établir et maintenir la confiance de grands investisseurs.
Cependant, Tradeshift n’a pas tardé à réagir lorsque les allégations de harcèlement et d’agression sexuelle ont été portées à son attention fin août. Au début de septembre, Lanng a été écarté du poste de direction. Un coup dur pour l’entreprise américano-danoise qui a dû mettre en place une « ligne d’alerte professionnelle dédiée et anonyme » pour ses 800 employés. Une décision difficile, mais nécessaire ?
Malgré les critiques, Lanng n’a pas hésité à se lancer dans une nouvelle aventure en août dernier. Il a lancé une entreprise séparée appelée Beyond Work, qui se décrit comme une « interface centrée sur l’humain pour automatiser n’importe quoi avec une IA multijoueur ». Cela a levé 2,5 millions de dollars en financement de prédémarrage dirigé par Moonfire Ventures, avec un co-investissement du fonds E14 affilié au MIT, et est actuellement seulement sur liste d’attente.
Cependant, il faut interroger la nature des allégations qui ont conduit à son départ de Tradeshift. Lanng prétend que les accusations découlent d’une rupture dans les négociations concernant son départ ainsi que celui d’autres co-fondateurs de Tradeshift. « Plusieurs co-fondateurs quittent Tradeshift après des discussions actives sur notre sortie après le deal avec HSBC, lorsque le conseil a décidé de me renvoyer », a-t-il déclaré. Se pourrait-il alors qu’il y ait des tensions internes non résolues au sein de l’entreprise ?
L’issue de cette affaire reste incertaine et de nombreux aspects doivent encore être éclaircis. Ainsi, une question fondamentale continue de trotter dans nos esprits: y a-t-il eu une tentative délibérée d’étouffer les allégations ou s’agit-il simplement d’une querelle d’entreprise ayant mal tourné?
Source : Techcrunch