« Avec X, la censure est la nouvelle maîtresse, » disait un utilisateur mystifié de la nouvelle version de Twitter maintenant appelée X. La question de la censure y est devenue une lutte sans merci où certains y voient même une forme de féodalisme moderne. On penserait que dans notre ère avant-gardiste, une telle situation paraîtrait abracadabrante. Pourtant, faut croire seule la farce manque.
Lorsque X lança sa souscription payante, Mistress Rouge, une dominatrice professionnelle pleine d’espoir y vit un nouvel outil pour promouvoir son business. Hélas, ce ne fut que désenchantement, elle se trouva sous le feu des nouvelles politiques implacables de X à l’égard des contenus explicites.
« Je me sens bernée par réalité d’Elon Musk », s’est-elle lamentée.
X Premium, autrefois appelé Twitter Blue, promettait aux utilisateurs autre chose qu’un simple insigne de validation bleu. Pour une modeste somme de 7,99$ par mois, le service promet des classements prioritaires, privilégiant ainsi dans ses réponses les utilisateurs validés par rapport aux non-validés. Un beau discours qui s’est révélé électrique face à la réalité des travailleurs du sexe sur la plate-forme, qui se retrouvent de plus en plus à court d’options pour se promouvoir.
Sous la gouvernance de Musk, X s’est montré de plus en plus hostile envers toute nudité et contenu explicite. Ironiquement, le Twitter d’antan était un havre pour les travailleurs du sexe qui y trouvaient une communauté et une chance de promouvoir leurs services. Au grand dam de la communauté NSFW, des sex workers bien déterminés à continuer d’utiliser la plateforme furent contraints de se dénaturer pour échapper à la vindicte de la modération de X.
Malencontreusement, les usagers de X ont constaté amèrement que leur souscription premium n’a pu les épargner de la mise au ban du contenu adulte. Dans sa quête de puritanisme digital, X a laissé proliférer le fléau de la désinformation sur sa plateforme.
Au final, face à la mise en place de restrictions visant les travailleurs du sexe sur la plateforme, les abonnements Premium sont perçus comme des épouvantails coûteux. « Je pensais que ça aiderait mon engagement, mais maintenant je considère que c’est une perte d’argent », déplore Mistress Rouge.
La panique qu’a créé cette situation sur X montre combien il est délicat d’exclure une frange d’utilisateurs dont l’activité ne rentre pas dans le moule classique. Il est ainsi important de comprendre que les travailleurs du sexe ne demandent qu’à exercer leur droit à la libre expression sur la plateforme, sans être soumis à une discrimination déguisée.
Au delà des bouleversements qu’a connu la plateforme, les utilisateurs gardent espoir. Certains, comme Alleria, une dominatrice utilisateur de X Premium, s’adaptent tant bien que mal à la nouvelle donne en déclarant : « Mais à moins qu’il (Musk) s’en prenne aux liens vers contenus adultes, je ne suis pas inquiète. Les créateurs de contenus adultes s’adaptent ».
Ainsi donc, face à ces mésaventures, on peut conclure en disant que chez X, on a inventé la censure Premium. Alors, gageons que X aura le courage de faire honneur à son « X », qui serait pour le coup, assurément plus « PG » que jamais!
Source : Techcrunch