Quoi de nouveau dans l’univers des startups spatiales ? Agnikul, une startup indienne spécialisée dans la technologie spatiale, vient de lever 26,7 millions de dollars pour développer son lanceur de petits satellites. Mais comment en est-on arrivé là, et quelle est donc cette startup qui fait parler d’elle ?
Le besoin de lancement de petits satellites–pesant jusqu’à 500 kg–est en forte hausse. Et pourquoi donc ? Parce que les entreprises, des géants de la technologie aux startups, souhaitent améliorer leurs technologies existantes et créer de nouvelles entreprises. Les améliorations peuvent aller de la localisation précise à la connectivité Internet pour les zones reculées. L’engouement pour ces petites fusées est d’ailleurs si fort qu’il a été souligné par la Commission Européenne. Alors, quel est le rôle d’Agnikul dans cet univers grandissant ?
Agnikul, par le biais de sa fusée pour petits satellites Agnibaan, se positionne pour répondre à la demande croissante de lancements de petits satellites.
Agnikul est en effet l’une des entreprises qui profitent de cette opportunité. À travers sa fusée Agnibaan destinée aux petits satellites, elle propose une approche innovante. Elle utilise un moteur monobloc – sans assemblage ni processus de fabrication conventionnel – pour offrir une production plus rapide et des lancements sur mesure. La startup basée à Chennai adopte l’approche de la fabrication additive, plus communément appelée impression 3D. Elle a montré des aperçus de son projet en lançant un moteur imprimé en 3D appelé Agnilet, qui a réussi son test de tir début 2021. Mais est-ce que cette approche innovante suffira à combler l’écart entre l’offre et la demande de petits véhicules de lancement ?
En intégrant des lanceurs de petits satellites, l’entreprise Agnikul cherche à compléter l’agence spatiale indienne, l’ISRO, en se positionnant sur les lancements de charges pesant moins de 300 kg. À ce fonctionnement s’ajoute celui de l’ISRO qui utilise son véhicule de lancement de petits satellites (SSLV) pour les poids allant jusqu’à 500 kilogrammes. Cependant, l’agence spatiale prévoit de transférer entièrement ce véhicule au secteur privé par le biais d’appels d’offres. Quelle sera donc la prochaine étape pour Agnikul?
Le cohérent Bruno Ravichandran déclare que sa startup n’a pas encore réalisé de lancements commerciaux et n’est donc pas encore entrée dans la phase de commercialisation. Néanmoins, il affirme que l’entreprise a reçu des marques d’intérêt de la part de clients potentiels, et a signé des protocoles d’accord avec certains d’entre eux. Il s’agit principalement d’entreprises situées en Europe et au Japon. Alors, à quoi peuvent s’attendre ces clients, et quels sont les avantages proposés par Agnikul par rapport à la concurrence ?
La capacité à personnaliser le véhicule en fonction des exigences de la charge utile offre selon Ravichandran un avantage en termes de coût pour Agnikul. Ce dernier précise également que le véhicule est conçu pour être lancé à partir de plateformes de lancement mobiles et qu’il peut être réutilisé. Grâce à cette dernière levée de fonds, Agnikul cherche à aller au-delà de ses premiers lancements et à recruter du personnel pour aider à réaliser et à fabriquer plusieurs véhicules de lancement. Mais quels sont les défis auxquels la startup sera confrontée à court terme ?
Le secteur des véhicules de lancement de petits satellites dans lequel Agnikul opère est déjà compétitif. On y trouve déjà des concurrents comme Skyroot Aerospace, soutenu par GIC, Sherpalo Ventures et Graph Ventures. Par ailleurs, la startup doit également faire face à la concurrence mondiale des entreprises telles que Rocket Lab. Malgré ces défis, Agnikul voit une demande annuelle d’environ 50 tonnes dans le segment de lancement de satellites de moins de 300 kg. Elle prévoit donc de développer de multiples variantes de sa fusée Agnibaan et d’augmenter la fréquence de ses lancements à raison de un ou deux par mois. Agnikul est-elle sur la voie pour devenir une référence mondiale dans le domaine des lancements de petits satellites ?
Source : Techcrunch